Située au sud du district d’Abidjan, la commune de Port-Bouët qui héberge l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny n’a plus que cette infrastructure comme seule identité. Depuis le déguerpissement par l’Etat des constructions anarchiques qui bordaient l’océan atlantique, les populations et les autorités communales se sont lancées dans le business des plages. Avec des fortunes diverses. Adjuwa.net y a fait une incursion.
Maquis, restaurant, bars… mais aussi des piscines. Presque tout est en train de pousser sur les bords (plages) de l’océan atlantique dans lequel se noie une partie de la commune de Port-Bouët. Loin des temps où l’on y apercevait des détritus, des taudis ; bref, une insalubrité sans pareille, des jeunes, ivoiriens et non, s’adonnent à des activités de tout genre.
Ako Adèle, elle, est encore étudiante en tourisme-hôtellerie. Ici, elle est dans la restauration et tient un débit de boisson. Elle explique que « l’activité est rentable ». Mais, que depuis quelques temps, les choses piétinent du fait de l’immixtion de la mairie. En effet, à l’en croire, les autorités communales « ont promis transformer les appâtâmes de fortune » sous lesquels elle et ses collègues exerçaient en de plus beaux. « Ils ont tout détruit. Mais, jusqu’ici, le projet tarde. Ce qui freine les activités ». Sinon, en temps normal, la jeune dame dit s’en sortir avec pas moins d’un million de francs Cfa tous les weekends.
Quelques centaines de mètres plus loin, il y a des bungalows sur un espace appelé « Boungalo ». Ces espèces de cases bien aménagées sont mises à la disposition des visiteurs. Seul, en couple, en famille ou entre amis, l’on peut ici, célébrer des évènements ou se reposer. M. Koffi Marcel, un homme d’affaire que nous rencontrons est « venu à la plage dans le but de se relaxer avec des amis après une semaine de stress au travail ». Il apprécie les services offerts par les prestataires. « Je trouve le cadre propre », dira-t-il.
L’entrée des plages n’est pas toujours gratuite. Il y a des tickets d’entrée dont les prix varient entre 200f et 500f CFA. Selon les jeunes postés aux entrées pour les encaissements, les sommes recueillies servent à l’entretien des plages. Kouassi Jean Arnaud, maître-nageur nous situe mieux sur l’utilité et l’usage de la vente des tickets. « Notre travail consiste en grande partie à encaisser une somme dès l’arrivée des visiteurs pour l’entretien du site, le sauvetage et la sécurité de 06h à 18h et mettre en location des appâtâmes », explique-t-il. Tout en précisant que « les sommes recueillies de cette vente sont insuffisantes pour faire face à nos dépenses notamment : payer les maîtres-nageurs, le service entretien, etc. ». D’où son cri de cœur « afin que les autorités se penchent sur notre cas et nous aident au lieu de démolir nos appâtâmes ».
Outre, les maquis, restaurants, etc. sur ces belles plages de Port-Bouët, le visiteur est souvent accosté par des vendeurs ambulants qui proposent toutes sortes de marchandises, allant des objets d’art aux accessoires de téléphones portables en passant par des senteurs.
Selon un agent de la mairie de Port-Bouët dont nous n’avons pas pu obtenir de chiffres officiels, le nombre de visiteurs qui arrivent sur les plages peut avoisiner le million par mois. Il faut aussi souligner que le business des plages à Port-Bouët ne s’arrête pas qu’en bordure de l’océan atlantique. Il s’étend aux abords de la lagune ébrié qui mouille aussi la commune.
Ornella BAIKEH, stagiaire