Le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Adama BICTOGO accompagné d’une forte délégation de députés issus de tous bords politiques séjournent à Paris du 20 au 25 septembre 2022 dans le cadre de la diplomatie parlementaire.
Le président de l’Assemblée nationale s’est entretenu avec les Présidents Français du Sénat, de l’Assemblée Nationale et le Secrétaire général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) dont la Côte d’Ivoire assure en ce moment la Présidence. Ces séances de travail de très haute portée ont pour but de renforcer les liens bilatéraux de coopération entre la Côte d’Ivoire et la France, et établir le rayonnement au plan international de la deuxième institution du pays.
Cependant, il a profité de sa présence et celle des représentants du peuple qui l’accompagnent pour rencontrer ses compatriotes de la diaspora ce samedi 24 septembre 2022 au sein de l’Ambassade pour un échange fructueux notamment sur sa présence en terre française, sur l’actualité du pays et répondre à leurs préoccupations.
Dans son adresse à la communauté, Adama Bictogo a longuement insisté sur l’union et la fraternité entre les filles et fils de la nation. Il a rendu un vibrant hommage au dialogue politique qui a contribué à l’unanimité, à son élection à la tête de l’Assemblée Nationale. Le dialogue a été l’objet du rassemblement de l’union autour de la patrie. Par conséquent l’Hémicycle doit être le moteur de la cohésion sociale. Dans un conflit politique, chacun à sa raison et chacun a raison. En revanche l’écoute et le respect des uns et des autres conduisent inéluctablement vers des points d’accord communs. L’union et la fraternité ne mettent pas en cause la compétition. Elle est l’essence même de la démocratie. C’est par le dialogue que le PPA-CI sera représenté très prochainement à la CEI, que la liste électorale sera révisée. En outre, il s’engage à faire de son institution un instrument d’intérêt public qui demanderait aux ministres des informations sur les décisions prises et les feuilles de route de leurs départements.
Sur l’actualité brûlante relative au conflit Côte d’Ivoire-Mali, il rassure que la Côte d’Ivoire doit faire de ses ennemis des amis. « La force n’est pas la solution, en revanche il faut donner de la force à la solution » déclare-t-il.
Ensuite, il a fait l’étalage des conséquences de la guerre Russo-Ukrainienne qui a un impact considérable sur les économies africaines voire mondiales. La cherté de la vie est une résultante de cette guerre. Et c’est pour répondre à l’inflation causée, que le Président de la République a décidé de revaloriser la situation sociale des fonctionnaires et agents de l’Etat.
En outre, Adama Bictogo a expliqué que sa rencontre avec les autorités de la France consiste à renforcer les relations bilatérales en matière d’économie, d’éducation, de formation, de sécurité et de partenariat économique entre les sociétés françaises et ivoiriennes. Il affirme par ailleurs que le succès de cette rencontre est à l’honneur de son Excellence Maurice BANDAMAN, Ambassadeur de la République Côte d’Ivoire en France.
Par ailleurs, le sujet relatif à l’implication et à la présence de la diaspora dans l’économie ivoirienne n’a pas été salué à juste valeur et n’a pas requis son attention. Il a fait une comparaison avec les diasporas Maliennes, Sénégalaises et Guinéennes qui sont plus présentes dans leurs pays respectifs que la Côte d’Ivoire. Il juge que la diaspora ivoirienne à part quelques petites réalisations ici et là doit être plus présente et redoubler d’efforts. Il affirme qu’elle se fait plutôt remarquer et s’inscrit que dans les faits divers politiques. Il feint ignorer que la diaspora contribue à hauteur de 500 millions d’Euros par an à l’économie ivoirienne. Une remarque qui est sujette à caution vu son caractère singulièrement frustrant à l’égard des efforts consentis par la 32ème région du pays. Cependant il rassure que le Président de la République est à l’écoute de la diaspora dans toute sa composante, notamment des compétences à tous les niveaux.
En effet, les préoccupations abordées par la diaspora sont :
– Sa représentation dans les institutions de la république notamment au Sénat, à l’Assemblée Nationale et au Conseil Économique, Social et Environnemental.
– Une maison de la diaspora ou centre culturel qui accueillera les rencontres et festivités diverses de la diaspora.
– Un bureau de la diaspora en Côte d’Ivoire qui sera chargé de l’accueil et l’orientation des ivoiriens de l’extérieur qui veulent investir ou retourner en Côte d’Ivoire.
– Une révision du décret relatif à l’âge des véhicules importés.
– La révision du taux d’intérêt des banques qui est excessivement élevé.
– L’intégration des artistes exilés et parmi eux l’admission des sexagénaires à la rente viagère.
– Créer un centre intégré qui facilitera et favorisera aux élus binationaux de créer un partenariat gagnant-gagnant entre les communes de côte d’Ivoire et celles de France.
– Faciliter les difficultés administratives, les accès aux parts des marchés aux entrepreneurs issus de la diaspora par la mise en place d’un guichet unique.
– Faciliter l’obtention des agréments du commerce international notamment pour les denrées alimentaires dont les difficultés rencontrées favorisent le leadership des chinois en la matière sur les marchés français.
En réponse à ces préoccupations, le Président de l’Assemblée Nationale, Adama Bictogo a rassuré son auditoire qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour aider la diaspora. « Faites-nous confiance ! On vous reviendra », conclut-il.
Contribution d’Idriss DAGNOGO, depuis Paris