Depuis le dimanche 09 janvier 2022, le Mali est touché par une batterie de sanctions en réaction à la volonté de la junte au pouvoir de prolonger son bail à la tête de l’Etat jusqu’en 2027 au plus tard. Le colonel Assimi Goïta et ses amis plaident donc pour une rallonge minimale de 5 ans. Soit l’équivalent d’un mandat présidentiel. C’est inacceptable. Et la Cedeao ne l’a pas accepté.
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A raison. Puisque cela aurait été un blanc-seing aux putschistes qui doivent déjà se satisfaire d’être tolérés, le principe de la transition étant acquis. Mais on dit qu’il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Goïta l’apprend à ses dépens. Quant aux sanctions, si on peut déplorer leur caractère draconien, notamment le gel des avoirs du pays à la Beceao, la suspension de toutes transactions commerciales avec le Mali, en revanche, il serait douteux de ne pas en reconnaître la pertinence, puisqu’elles démontrent à l’envi la détermination et l’engagement des chefs d’Etat de l’organisation sous régionale à ne pas laisser la junte prospérer dans l’illégalité. C’est un bon point. Cependant, il importe de ne pas fermer la porte au dialogue, seule voie de sortie de crise. Pour que le Mali sorte du cercle vicieux des putschs pour entrer dans une dynamique vertueuse à même de lui assurer un avenir moins chaotique, parce que plus en phase avec les paradigmes de la démocratie…C’est un vœu !
Ambroise Tiétié
Journaliste & Analyste politique