19 septembre 2002-19 septembre 2022. La Côte d’Ivoire se souvient qu’il y a 20 ans, ses fils se sont fâchés les uns contre les autres. Certains d’entre eux avaient pris les armes pour constituer une rébellion armée. Qui, dès les premières heures, ce jour-là, a « mangé » Emile Boga Doudou, alors ministre de l’intérieur du premier gouvernement du président Laurent Gbagbo. Sa fille ainée qui venait juste de passer son 11ème anniversaire a décidé de lui rendre hommage cette année.
Devenue jeune dame, 32 ans, Boga Gbazey Reine ne veut pas laisser passer ce 20ème anniversaire de la mort de son père. Elle a prévu une série d’actions. Hier, elle s’est rendue à l’ancienne résidence de son père, le lieu du crime. Elle y a posé, accompagnée par certains de ses amis, une gerbe de fleur. Ce lundi 19 septembre 2022, dans la soirée, se tiendra une messe en l’honneur de celui qu’on surnommait « l’homme fort du gouvernement« .
Boga Gbazey Reine se souvient d’un père aimant et doux. Un père qui était « son meilleur ami ». Elle se souvient aussi de cet homme, pilier d’un pouvoir. Sur les épaules de qui semblaient reposer tout le pouvoir du FPI (Front populaire ivoirien) – le FPI d’avant la scission actuelle. « Il a été très Marquant pour nous ainsi que pour toute la nation ivoirienne », affirme-t-elle dans une interview qu’elle a accordée au confrère Soir info ce lundi 19 septembre 2022.
Mais, à l’entendre – nous l’avons interrogée – cette année, l’hommage ne s’arrêtera pas au dépôt de fleur et à la messe. Boga Gbazey Reine ira rendre visite à des orphelins dans un orphelinat de la place. Elle veut surtout rendre son action pérenne par la mise sur pied d’une fondation, la Fondation Emile Boga Doudou. L’ainée de la fratrie Boga explique que, dans le cadre de cette Fondation, elle fera ce qu’elle peut pour que « plus jamais, aucun enfant ne vive » ce qu’elle a vécu.
Emile Boga Doudou était avocat. Il était un des hommes les plus fidèles du cercle restreint de Laurent Gbagbo. Sa mort aux premières heures de la rébellion avait choqué plus d’un ivoirien. Jusqu’ici, aucun coupable de ce crime n’a été formellement identifié et traité comme tel.
Franck ETTIEN