Si vous voyez sur une scène musicale une barrière métallique, ne vous posez pas trop de questions. Oswald Kouamé n’est pas loin. L’artiste sait faire feux de tout bois, pardon, faire musique de tout instrument pour produire et ventiler des sonorités qui plaisent et qui enchantent. Et ce n’est certainement pas le public du Djéguélé Festival qui a pris d’assaut la place du stade de Boundiali, ce vendredi 3 mai qui dira le contraire.
Pour « enjailler » l’assistance qui a apprécié, certes, mais qui ne s’attendait pas à une telle performance, Oswald Kouamé a utilisé des instruments aussi insolites qu’improbables : outre la barrière métallique sur laquelle il a tapé rageusement et produit de la musique, il a également joué (ses musiciens également) avec des poires à lavement, un talié en métal (petit mortier utilisé en cuisine, en Afrique de l´ouest pour écraser des aliments), une casserole dans laquelle il a renversé une bouteille d’eau…. La particularité de la musique d’Oswald Kouamé a d’abord surpris, puis enchanté le public qui a bravé la pluie pour vivre ce festival.
Le concepteur et initiateur de « Tout est Musique » déménage sur la scène allant allègrement d’un instrument à l’autre, d’un micro à l’autre. Il joue de la percussion, ici puis l’instant d’après, se déchaîne là-bas sur la barrière métallique. La scène est l’univers qu’il maîtrise. Il s’y déplace et se faufile avec agilité dans une installation dont il a le secret. C’est tout un art. Rien n’est laissé au hasard, malgré les apparences et ça plaît.
Ce virtuose de la percussion, dont la réputation n’est plus à faire, construit sa prestation en y associant le public qui se laisse prendre au jeu. Les jeunes d’abord méfiants s’abandonnent peu à peu et se laissent entraîner par la musique d’Oswald. Quand il lance son fameux « pagayé », le public répond en chœur et les applaudissements fusent. Le jeu plaît et Oswald peut ainsi dérouler son jeu. Le mercure monte peu à peu mais sa prestation sera écourtée, la faute au mauvais temps qui s’est mêlé de la partie.
Oswald Kouamé n’est pas moins heureux d’avoir procuré des instants de bonheur aux festivaliers.
M’Bah Aboubakar