Le secrétaire exécutif du Pdci-Rda (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) était dans la commune de Yopougon, précisément au foyer des jeunes du quartier Kouté. Maurice Kakou Guikahué a invité les militants à plébisciter la candidature du président Bédié, lors du 13ème congrès à venir.
En compagnie du conseiller spécial du président Henri Konan Bédié chargé de la Réconciliation et la Cohésion, Noël Akossi Bendjo, des vice-présidents du PDCI, et à la tête d’une forte délégation du Secrétariat exécutif et des élus du PDCI, le professeur Maurice Kakou Guikahué a mis les pieds dans le plat à propos du 13ème congrès du parti. Pour lui, le Pdci-Rda doit reconduire Henri Konan Bédié à la tête du parti septuagénaire. Cependant, de l’impression générale, l’homme a semblé enfoncer une porte déjà ouverte.
A en croire les militants présents sur les lieux, aucun « militant digne de ce nom » n’osera affronter le « Sphinx de Daoukro » sur ce terrain. « C’est sa chasse gardée », fait remarquer un jeune pour qui le vrai débat, réside à la fois dans la succession de l’actuel président du parti et dans le choix du potentiel candidat du parti doyen à l’élection présidentielle de 2025. Des questions qu’il dit être esquivées par le secrétaire exécutif en chef, Maurice Kakou Guikahué. Si ce militant dit regretté le jeu trouble du député de Gagnoa sous-préfecture, il invite ses camarades du Pdci à se pencher dès maintenant sur ces questions sensibles. Car, poursuit-il, « du traitement efficace et efficient de ces paradigmes dépendra le succès du Pdci à l’élection présidentielle de 2025 ». Depuis 1999 que le parti avait été chassé du pouvoir par une junte militaire, il ne s’est plus imposé à une élection. Il court vainement depuis deux décennies derrière un pouvoir qui lui a filé entre les mains. « Cette reconquête du pouvoir passe par un diagnostic du parti », pense notre interlocuteur. Qui en a profité pour interpeller les hauts responsables. « Au Pdci, nous sommes tous conscients que le président Bédié doit conserver intacts tous les honneurs qui lui reviennent. Mais, on créé un parti politique pour conquérir le pouvoir d’État. Ce ne sont pas les cadres qui nous manquent. Il faut juste proposer une nouvelle offre politique aux Ivoiriens, seuls juges dans cette échéance électorale de 2025 », a-t-il dit. En 2018, la constitution ivoirienne avait été révisée et le verrou de l’âge avait été levé. Aujourd’hui, le débat de la remise en jeu de cette disposition est ouvert. Si Bédié venait à cumuler les postes de président du parti et candidat du Pdci à l’issue de ce congrès, son âge pourrait être à la fois un avantage et un handicap. « Le président Bédié a dit lui-même qu’il avait livré son dernier combat en 2020. Aujourd’hui, il est question de nous trouver un bien meilleur cheval pour pouvoir répondre aux attentes et exigences de nos compatriotes », conclut le militant qui a requis l’anonymat.
Auguste Zirignon