Dame Baikoro Awa, ménagère à Dabakala, se bat depuis plusieurs années pour sauver la jambe gauche de son fils paralysé depuis l’âge de quatre ans.
L’incident serait survenu suite à une injection reçue au centre de santé rural de Dabakala. Il y a plus de 9 ans. Koné Ben Hassan souffre le martyr. Il doit sa survie à sa mère qui ne se lasse pas de le soutenir, malgré les difficultés. Elle est obligée de payer d’un moto-taxi pour transporter son fils tous les jours à l’école. Aujourd’hui, le petit Koné Ben Hassan a 13 ans. Il est en 4ème. C’est un élève brillant qui est passé en classe de 4ème avec 16 de moyenne.
Les faits se passent en 2013. Koné Ben Hassan a alors 4 ans. Il fait une fièvre. Sa mère, qui explique l’histoire, décide de le conduire au centre de santé de Dabakala. Là-bas un infirmier, suivant la prescription du médecin, fait une injection au petit pour faire baisser la fièvre. Au lendemain de cette piqûre, se souvient Dame Baikoro, son fils n’arrivait plus à se tenir sur la jambe gauche. Elle le ramène voir le médecin qui fait un massage à l’enfant. Mais, qui s’avère inefficace. Maman et enfant sont orientés aux grands Endémies de Bouaké. Le problème persiste. Direction Abidjan, CHU de Cocody pour voir un neurochirurgien. Aucun résultat probant.
Maman Baikoro, veuve et seule à élever son petit, ruinée, décide de vendre une portion de la parcelle à elle légué par son défunt mari. Pour faire face aux frais engendrés par les soins.
Pourtant, à l’en croire, les premiers jours de l’incident, elle aurait rencontré le directeur départemental de la santé d’alors. Ce dernier avait convoqué l’infirmier et le médecin. Ces derniers, dit-elle, ont reconnu les faits et ont promis prendre en charge l’enfant. « Après cette rencontre, le médecin nous rendait visite de temps en temps pour voir l’état de santé de l’enfant. Il est même venu nous voir au CHU de Cocody. L’infirmier, lui n’a jamais pris des nouvelles de mon fils. Aujourd’hui quand on se croise, il me regarde avec dédain « , relate dame Baikoro, les yeux embués.

La mère et le petit se sentent abandonnés. Mais, ils s’accrochent. Un espoir a pointé du nez cette année 2022, après 9 ans. L’hôpital des sœurs de Bonoua a décidé de faire l’opération du jeune garçon. Coût : 830 000 FCFA. Maman Baikoro se tourne vers le médecin pour une aide financière. Ce dernier a estimé avoir déjà « trop fait ».
Contre vent et marée, cette mère déterminée, réussit à rassembler la somme demandée pour l’opération. Qui s’est déroulée le 12.juin 2022 à l’hôpital des sœurs de Bonoua. L’opération s’est bien passée. Le petit Ben est à la phase de rééducation. Deux fois par mois, lui et sa mère se rendent à Bonoua.
Le médecin, avec qui Adjuwa.net a parlé, reconnaît les faits. Mais, soutient que sa responsabilité « n’est pas engagée ». Toutefois, Il a été conseillé à Dame Baikoro de se constituer en parti civile. Vu qu’il s’agirait d’un cas qui engage la responsabilité administrative de l’hôpital de Dabakala. Elle est dans cette démarche. Mais, contre toute attente, le médecin présumé fautif fait volte-face. Il a décidé de soutenir la mère et son fils. « Le lundi 24 octobre 2022, il est venu me voir pour me dire qu’il va me soutenir financièrement », indique dame Baikoro.
Malgré tout, Baikoro Awa a porté l’affaire devant le tribunal de Katiola. Avec l’assistance de la Commission régionale des Droits de l’homme qui n’a pas voulu se prononcer sur la question.
Fatime Souamée, Correspondante régionale