« La route précède le développement », dit-on, mais en mauvais état, la route devient un facteur limitant pour le développement. San-Pedro, deuxième ville portuaire et second pôle économique de la Côte d’Ivoire après Abidjan souffre du mauvais état des routes.
La » côtière », principale route qui relie Abidjan à la ville de San-Pedro est quasi impraticable. Le parcours de cette route longue de 397 km qui nécessitait entre 4h et 5 h de temps se fait actuellement en moyenne en une journée entière. En raison de son état de dégradation avancée, cette voie est de moins en moins utilisée. Les opérateurs économiques et les camionneurs préfèrent faire un long détour par Gagnoa (Centre-ouest) pour se rendre à San-Pedro pour une distance de 510 km. Les camions mettent en moyenne 12 heures de temps pour parcourir cette distance. Ce long temps de transit s’avère pénalisant pour les usagers du port de San-Pedro d’autant plus qu’il peut entraîner des retards dans la livraison des marchandises.
À ces difficultés, s’ajoutent l’insuffisance de routes bitumées dans la ville de San-Pedro et la dégradation avancée des pistes rurales. Pendant la saison des pluies, la plupart des voies deviennent impraticables. Ainsi, de nombreuses zones rurales productrices de matières premières agricoles (cacao, d’huile de palme, caoutchouc…) sont difficilement accessibles. C’est le cas des localités comme Bliéron, Gliké et Kabiadioké dans le département de Tabou. L’état défectueux des routes dans le sud-ouest ivoirien rend difficile le transit de marchandises des zones de productions vers le port. Le dysfonctionnement des infrastructures routières constitue un obstacle à la fluidité du trafic portuaire. Cette situation représente un handicap pour le port de San Pedro, dans ce secteur portuaire, fortement concurrentiel. Les opérateurs économiques pour maximiser leur profit privilégient les ports concurrents (Abidjan, Conakry, Dakar, etc.) pour l’acheminement de leurs marchandises, car ils présentent une meilleure desserte terrestre. Le port de San-Pedro, malgré sa proximité avec la ville de Bamako (963 km), est moins sollicité par les opérateurs maliens. À titre d’illustration, les statistiques portuaires révèlent qu’en 2019, le trafic de transit de marchandises du Mali au port de San Pedro s’élève à 172 088 tonnes contre 790 176 tonnes au port d’Abidjan. Ces statistiques permettent de conclure que le déficit d’infrastructures routières dans le sud-ouest ivoirien a une influence défavorable sur le trafic portuaire à San-Pedro.
En raison de l’urgence que représente cette situation, des efforts sont consentis par l’État de Côte d’Ivoire pour que les routes aient fière allure et supportent durablement le trafic. Des travaux de réhabilitation de voiries et de construction de nouvelles routes pour connecter le port de San-Pedro et son hinterland sont en cours d’exécution. La réalisation des travaux de voiries va permettre de résoudre les difficultés actuelles de mobilité humaine et de marchandises. Ceci va fortement contribuer à l’attractivité de la ville.
Une contribution de:
Dr Atsé Willy OGOU
Géographe maritimiste
Consultant maritime et portuaire
Les autorités actuelles ont bien compris le bien fondé de cette citation. Elles s’attèlent peu à peu à corriger ce dysfonctionnement afin de permettre au port du sud-ouest de servir pleinement de porte maritime à son hinterland. Les travaux sont encore loin de satisfaire les usagers du port mais il faut tout de même féliciter et encourager nos gouvernants à travers ces genres de publication (qui montrent davantage le caractère indispensable d’avoir des routes en bon état pour le développement des activités économiques). Merci pour ta contribution doc
Tout à fait , connecter les deux ports ivoiriens est une nécessité .
Tout à fait , connecter les deux ports ivoiriens est une nécessité dans cet environnement fortement concurrentiel.
San-Pedro, une ville à fort potentiel oublié dans le développement de la côte d’ivoire