Samba Diallo, l’éleveur se croit-il au-dessus de la loi ? L’homme a été débouté par le tribunal de Katiola dans une affaire qui l’oppose à Monsieur Sidibé Oumarou, bouvier à Katiola, le 16 mars 2022. La justice lui a ordonné de restituer les biens de Monsieur Sidibé et l’a condamné à payer la somme de 500 000 FCFA comme dommages et intérêts. Mais près de dix mois après, monsieur Sidibé n’a pas encore eu gain de cause. Sa seule source de revenu reste confisquée par monsieur Samba malgré la grosse de la justice. Monsieur Sidibé est marié et père de deux enfants. Actuellement, ils vivent presque dans le dénuement. Ils appellent à l’aide.
Les faits remontent à 2018 à Katiola. Sidibé Oumarou de nationalité malienne travaillait en tant que bouvier au service de Samba Diallo. En 2019, il perd son père et se rend au Mali pour les obsèques. Après l’enterrement, il hérite de 12 bœufs. Il décide de rester dans son pays pour s’en occuper. Mais, monsieur Samba, son employeur ivoirien lui demande de revenir travailler. Vu que depuis son départ, il n’a pu trouver de personnes compétentes pour le remplacer. Sidibé Oumarou refuse. Samba Diallo insiste. Il supplie son ex employé par l’entremise d’émissaires. Il est prêt à accepter que Sidibé Oumarou revienne en Côte d’Ivoire avec ses bêtes à lui. Et qu’ensemble ils pourraient occuper le même enclos. « J’ai accepté sa proposition et je suis revenu en Côte d’Ivoire avec mes bœufs. Nous avons continué de travailler jusqu’en 2019 », a déclaré Sidibé Oumarou.
Peu après son retour, les choses commencent à se gâter. Selon Sidibé, Samba Diallo s’est désengagé de toutes responsabilités concernant le traitement des bêtes. La nourriture et les soins, de même que la réparation des désagréments causés par les bêtes. Pis, il a arrêté de verser le salaire de 30 000 fCfa sur lequel ils s’étaient mis d’accord. « Ne pouvant plus faire face, tout seul, aux dépenses, et vu qu’il ne me payait plus, j’ai décidé de me séparer de lui », explique le bouvier malien. C’est l’erreur qu’il ne fallait pas commettre.
Samba Diallo très en colère convoque Sidibé Oumarou devant la brigade de gendarmerie de Katiola. Il accuse son employé de lui avoir emprunté la somme de 1. 500 000 fCFA et tenté de lui voler ses bœufs. Malgré les explications du malien qui dit être propriétaire des bœufs qu’il voulait récupérer, il est mis aux arrêts et détenu pendant plus d’une semaine pour tentative de vol et escroquerie. « Comme je lui avais dit que je voulais me retirer, j’ai fait sortir mes bœufs qui étaient marqués depuis le Mali. Samba m’a convoqué pour vol. Pour ne même pas me laisser une chance, il a dit m’avoir donné la somme de 1.500 000 francs comme prêt. Arrivé à la gendarmerie, ils m’ont fait assoir par terre comme un brigand. Alors que Samba était assis dans une chaise sous le ventilateur, et bavardant tranquillement avec les agents. J’ai été traité de voleur et d’escroc. Personne ne voulait me laisser parler. Des connaissances venues me voir en garde à vue ont informé le procureur qui a ordonné ma libération sur le champ », raconte Sidibé Oumarou. Pourtant, Samba Diallo n’aurait brandit aucun document qui stipulait que Monsieur Sidibé avait contracté un prêt auprès de lui. Ainsi, après sa libération, l’affaire est portée devant les tribunaux. Mais, elle reste sans suite.

En 2020, après son installation effective dans la région du Hambol (Katiola), la Commission Régionale des Droits de l’Homme (CRDH), se saisit du dossier. Trois mois après, l’affaire passe en jugement. La justice tranche. Elle réfute les explications de Samba Diallo. Vu qu’aucun document n’atteste le prêt en question. Il n’y a même pas de témoin. Sidibé Oumarou n’aura pas non plus ses bœufs. Aucun document n’ayant été signé entre les deux hommes. Sans témoins de surcroît. « Même mes frères et amis qui m’ont vu rentrer avec les bêtes ont refusé de témoigner en ma faveur. Ils avaient tous été corrompus par Samba », a déploré le bouvier.
Avec l’appui de la Commission des Droits de l’Homme, de nouveaux dossiers sont introduits dont le document de transit des bêtes du Mali vers la Côte d’Ivoire. Cette fois-ci l’étau se resserre autour Samba Diallo. Il est contraint de rendre au bouvier malien, Sidibé, ses bœufs. La justice a finalement tranché en faveur de Sidibé Oumarou. Mais il n’est pas encore au bout de son calvaire. Car, pour ne pas rendre les bœufs, Samba Diallo les a fait changer d’enclos. 10 mois après le verdict, impossible de localiser les bêtes. Samba Diallo a aussi disparu après que la présidente des huissiers de justice de la région du Gbêkè lui a donné une ordonnance pour l’exécution de la décision de rendre ses bœufs à son ex-employé.
Fatime Souamée, Correspondante régionale
très intéressant, vraiment un travail fait avec honnêteté, ne pourra jamais être condamné . même si les hommes jugent de la mauvaise manière. la vie finira par apporter plus d’éclairage.