Dans une déclaration relative aux débats sur la liste électorale provisoire, l’ONG ICEA a lancé un appel spécial au Chef de l’Etat, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de créer conditions pour un environnement socio-politique qui permettent des élections apaisées. Elle invite de ce fait, le Président à ouvrir un dialogue sincère et inclusif avec tous les acteurs politiques.
Ci-après la déclaration l’ONG ICEA sur les débats sur la liste électorale provisoire
<< La communauté nationale et internationale a appris, depuis le samedi 20 mai 2023, la radiation du Président Laurent GBAGBO, ancien président de la République, président du Parti des Peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), de la liste électorale provisoire par la Commission électorale indépendante (CEI). Cette opération a été annoncée avant l’affichage et l’ouverture du contentieux sur cette liste provisoire. Le Président Laurent Gbagbo avait été radié en 2020 alors qu’il était en exil à Bruxelles (Belgique). Désormais au pays, il s’est déplacé expressément pour se réinscrire le 30 novembre 2022 lors de la révision de cette liste électorale. Cette information vient aggraver une situation sociopolitique déjà trop précaire, marquée par des évènements récents et inquiétants :
Les violences et tensions exercées à Adzopé, en fin d’année 2022, lors de la visite du Président Laurent GBAGBO, dans cette localité ;
L’empêchement, par des propos hostiles et tribalistes contre un responsable politique du PPA-CI, citoyen ivoirien, d’exercer ses activités politiques dans des villages de Vavoua et de Séguéla, en territoire national ;
L’arrestation et la condamnation de 25 jeunes militants du PPA-CI accompagnant leur Secrétaire Général convoqué pour audition à la justice ;
L’agression et la violation du domicile des responsables politiques, par des militants se réclamant du RHDP (au pouvoir) ;
Les douloureux événements de la désobéissance civile pendant la présidentielle de 2020 qui a enregistré plus de 85 morts avec une décapitation ;
Par ailleurs, la présence inquiétante et permanente des forces parallèles (les microbes) aux forces régaliennes qui sévissent en toute impunité, au vu et au su des autorités du pays ;
La prise du Décret n°2023 du 05-04-2023 déterminant les procédures d’immatriculation des terres du domaine foncier rural semble approfondir le fossé de division et de méfiance entre les Ivoiriens ;
Avant ces actes susmentionnés, les passifs de la crise de 2011 n’ont pas été évacués. Car toutes les tentatives de recherche de réconciliation avec la CDVR et la CONARIV sont restées vaines.
Tous ces actes concourent à rendre l’environnement sociopolitique de plus en plus préoccupant en Côte d’Ivoire. Ils font apparaître, une fois de plus, des symptômes d’une fracture sociale, surtout autour de la question électorale. Ils rappellent que depuis trois décennies, notre pays peine à s’inscrire sur la voie de la démocratie. Ces actes tendent à détruire tous les espoirs nés de la rencontre, le 14 juillet 2022, des trois (3) Grands, les Présidents Alassane OUATTARA, Laurent GBAGBO et Henri Konan BEDIE, de la 5ème phase du Dialogue politique achevée le 5 mars 2022 et de la présence, le 8 février 2023 à Yamoussoukro, des mêmes trois Grands autour de la Chancelière Angela Merkel lors de la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny de la l’UNESCO pour Recherche de la Paix. Sous nos yeux, les germes d’une nouvelle crise électorale s’installent progressivement dans le pays.
Face à ces indicateurs inquiétants de violences, L’ONG Initiative Citoyenne pour les Elections Apaisées en Côte d’Ivoire (ICEA-CI) dont la mission principale est de sensibiliser à des élections apaisées, ne saurait se taire. C’est pourquoi l’ONG ICEA-CI :
Lance un appel solennel aux Guides religieux et aux Chefs traditionnels et Chefs coutumiers, garants des valeurs sociales, culturelles, morales et spirituelles dans notre société, pour les inviter à ne pas rester indifférents face à la situation qui prévaut actuellement et qui pourrait déboucher sur l’avènement d’un autre désastre qui n’épargnera personne ;
Prie les Chancelleries et organisations onusiennes présentes sur le sol ivoirien de sortir de leur mutisme qui peut paraître comme une complicité inavouée à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, pays d’hospitalité ;
Invite les partis et groupements politiques à plus de modération dans les actes, discours et revendications, et à former leurs militants sur les notions du patriotisme et du civisme, dans l’intérêt supérieur de la nation ;
Rappelle aux Hauts Responsables des Institutions de la République, particulièrement au Ministre de la Justice et au Ministre de l’Intérieur à jouer pleinement leur rôle régalien, et cela avec plus de justice, d’égalité et d’objectivité entre les acteurs pour contribuer à la promotion de la cohésion sociale, et de l’unité nationale en vue des élections apaisées en Côte d’Ivoire ;
Demande à la Jeunesse ivoirienne, l’élite et la relève de demain, de se détourner des propos incendiaires pour plus d’objectivité dans leurs actions participatives à la vie de la nation, et de refuser leur instrumentalisation à des fins politiques ;
Attire l’attention des cyber-activistes de tous les bords, sur leur obligation de ne pas tomber dans les travers d’un modernisme avilissant, de tenir des propos et discours courtois, respectueux, modérés, intelligents et intellectuels.
Enfin, une fois encore, l’ONG ICEA-CI lance un appel spécial au Chef de l’Etat, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, garant de la stabilité sociale, à qui incombe principalement le devoir de rassembler les Ivoiriens sans considération ethnique, religieuse, clanique et régionaliste, en créant les conditions pour un environnement socio-politique qui permettent des élections apaisées. De ce fait, l’ONG invite le Président à ouvrir un dialogue sincère et inclusif avec tous les acteurs politiques.
Le Président Félix Houphouët-Boigny en qui il affirme se reconnaître n’a-t-il pas dit : « LE DIALOGUE EST L’ARME DES FORTS » ?
Ensemble, allons résolument vers la paix sociale pour garantir des élections apaisées à notre pays. >>
Fernand Appia (ONG ICEA-CI)