Le samedi 08 juillet 2023, l’ancien ministre du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, Dosso Charles Rodel a animé une conférence de presse au siège du PPA-CI dans la commune de Cocody. Il y est revenu sur sa suspension au sein de son parti, le PPA-CI, avant de se déclarer prêt pour remporter les élections régionales dans la région du Tonkpi. Même si…
7 mois, c’est le temps qu’a duré la suspension du ministre Dosso Charles Rodel qui était, et qui est demeuré, à ce jour, le Secrétaire général adjoint chargé de la société civile du PPA-CI. Pour signer son retour, l’homme n’a pas trouvé mieux qu’une conférence de presse au siège même de son parti à Cocody. Là-bas, il a annoncé, à la presse et certainement aux militants du PPA-CI du monde entier, la fin de la procédure disciplinaire à laquelle il était soumis depuis le 22 novembre 2022.
« Je veux juste que l’opinion publique retienne que j’ai été totalement réhabilité. Oui !!! Au moment où je reprends mes activités au sein du Parti, je garde mon casier judiciaire politique totalement intact », se réjouit-il. Avant d’afficher sa détermination à relever à la fois sa tête et celle de son parti lors des élections régionales à venir. « Avec l’accord déjà reçu de ma hiérarchie, je défendrai les couleurs de mon Parti au Conseil Régional dans le Tonkpi, ma région d’origine. Malgré le délai très limité qui m’est imparti, en bon soldat du PPA-CI, je me battrai ».
En effet, l’homme est le candidat désigné par le parti de Laurent Gbagbo pour briguer la présidence de la région du Tonkpi. Il devrait y avoir affaire aux cadors du RHDP (Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix) portés par le Docteur Albert Mabri Toikeuse, le président sortant de cette région.
Toutefois, à l’écouter, Dosso Charles Rodel est inquiet quant à l’issue générale de ces élections locales. Non pas le concernant personnellement en tant que candidat dans la région du Tonkpi. Mais, plus pour le parti et son leader Laurent Gbagbo dans la perspective de la présidentielle de 2025. Pour lui, si le PPA-CI part à ces élections sans avoir régler la question de l’inscription du président du parti, Laurent Gbagbo sur la liste électorale, cela consisterait à se tirer une balle dans le pied. « Cette participation ne serait-elle pas une caution à la liste électorale ?», s’interroge-t-il ; Laquelle liste électorale a été dénoncée, il y a peu, par le PPA-CI à travers Me Habiba Touré, porte-parole du président Laurent Gbagbo.
Dans une série de questions au zest rhétorique, Dosso Charles Rodel laisse entrevoir, non seulement, que la participation de son parti à ces élections scellera le sort de Laurent Gbagbo. Mais aussi et surtout, il marque son désaccord avec la stratégie adoptée par les responsables du parti. Lui, préconise un « débat inclusif » au cours duquel toutes les structures de base du PPA-CI pourraient se prononcer sur la question. Afin qu’une décision définitive soit prise et assumée par tous. Il le dit, non sans révéler, par des mots clairs, sa solution : « engager un véritable rapport de force avec le pouvoir Ouattara ». Tout en tançant ses camarades. « A moins que nous n’ayons décidé d’utiliser notre président juste comme un instrument de markéting politique. C’est-à-dire, parler de Gbagbo à tue-tête, juste pour se faire un nom, sans une conviction réelle d’œuvrer à son rétablissement au pouvoir ».
Dosso Charles Rodel revient de 7 mois de suspension. Il a été suspendu le 24 novembre 2023 de toute activité du PPA-CI par le Conseil de discipline dudit parti. Le motif ; il avait projeté une marche avec des organisations de la société civile contre la vie chère. Mais, alors que son parti n’était pas pour cette marche lui, s’est entêté. Il a été donc suspendu pour « insubordination et défiance à l’autorité hiérarchique ».
Cheick Mansour KONATÉ