Le vendredi 29 septembre 2023, s’est ouvert au Parc des Expositions d’Abidjan Port-Bouët, la 6ème édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2023). A l’occasion, le Directeur du Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPH), M. Edmond Coulibaly s’est exprimé sur la participation de sa structure à ce salon et les actions en faveur des acteurs. Il a également abordé la politique de modernisation de l’agriculture, la flambée du prix de l’huile ainsi que les opportunités d’emplois offertes aux jeunes.
Le Conseil Hévéa-Palmier à Huile (CHPH) a établi son quartier général au Parc des Expositions d’Abidjan à l’occasion du SARA 2023, qui a débuté le vendredi 29 septembre 2023. A cet effet, M. Edmond Coulibaly, Directeur général du CHPH, a dit être comblé par sa participation à cet événement. Et ce, au regard de l’affluence dans leur stand.

A l’en croire, la présence du CHPH répond au besoin d’expliquer à la population et aux planteurs tout le travail abattu depuis l’installation du Conseil en 2018, ainsi que les outils mis en place et qui vont permettre à la filière de prospérer et de répondre aux défis auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée. C’est également une opportunité pour le régulateur, d’expliquer à travers les décisions prises par le gouvernement ainsi que par le jeu de la régulation, comment le Conseil a réussi à maîtriser la situation, notamment l’augmentation du prix de l’huile. Edmond Coulibaly a souligné que le Conseil s’inscrit dans une démarche de modernisation de l’agriculture. Ainsi, grâce à l’appui du gouvernement, il a acquis du matériel agricole au profit des agriculteurs. Ces équipements, dont certains sont exposés au SARA, sont constitués entre autres de tracteurs, de récolteuses de régimes, de perches mécanisées qui facilitent le travail de récolte et réduisent sa pénibilité. << En mettant à disposition ce genre d’équipements, cela permet de soulager les parents. Cela leur permet d’être plus efficaces et plus rentables >>, a-t-il laissé entendre.
Des équipements remis à 44 coopératives du domaine de l’hévéa, du palmier à huile et de la production du savon.
Le Directeur général a rappelé que 14 coopératives pour le palmier à huile, 10 pour l’hévéa et 20 coopératives de producteurs de savons traditionnels ont bénéficié d’équipements grâce à l’appui du gouvernement. La sélection de ces coopératives, a-t-il précisé, s’est faite suite à un appel à candidature suivi d’une sélection sur dossier et d’une évaluation.
En leur offrant ces équipements, l’objectif est de leur permettre de réussir leurs missions, de s’économiser, de régler les questions de pauvreté, de scolarisation des enfants et surtout de servir de modèle. Cependant, dans les missions de contrôle et de suivi, si le matériel n’est pas utilisé à bon escient, il sera récupéré et attribué à une autre coopérative, a prévenu M. Edmond Coulibaly.
Les jeunes attendus en matière d’innovation dans le secteur agricole.
De son avis, tous les Ivoiriens aiment l’agriculture, tous ont été baignés dans cet environnement. Toutefois, ce qui manque aujourd’hui, c’est d’aller au-delà de la production agricole et vers la transformation. En cette année dédiée à la jeunesse, le Directeur du CHPH a fait savoir que les jeunes sont attendus en matière d’innovation. Avec les changements constants dans le monde, l’innovation permet de ne pas rester à la traîne.
La filière hévéa à un déficit de 20.000 seigneurs (des ouvriers spécialisés dans la récolte du latex) d’où son appel aux jeunes à s’intéresser un peu plus à ce métier et au-delà aux métiers de l’agriculture. << C’est l’une des activités dans la filière hévéa qui est mieux rémunérée. Un seigneur gagne sa vie >>, a-signifié Monsieur Edmond Coulibaly.
» C’est le jeu de la régulation et c’est la décision du gouvernement qui a permis de protéger le pouvoir d’achat des populations. «
Relativement au prix de l’huile qui connaît une hausse sur le marché, M. Edmond Coulibaly a précisé que la Côte d’Ivoire est l’un des rares pays qui produit suffisamment d’huile pour sa propre consommation et qui exporte un excédent. Les prix de l’huile, dira-t-il, sont fixés en fonction du marché mondial. << Nous regardons les prix au jour le jour et c’est la moyenne de ces prix à la fin du mois qui permet de fixer le prix auquel la graine est achetée aux producteurs. Quand vous achetez la graine à un prix aux producteurs, pour transformer cette graine, il y a des coûts qui s’ajoutent et ensuite, il y a le prix aux consommateurs >>, a-t-il expliqué.
Il a rappelé qu’en 2021 existait cette augmentation sur le marché cependant, le gouvernement a plafonné le prix aux consommateurs pour ne pas suffisamment impacter le pouvoir d’achat de la population. Le plafonnement de ce prix a suscité du coup le plafonnement du prix aux planteurs. Autrement, il aurait eu un prix sur le marché plus élevé que ce qui est observé. << C’est le jeu de la régulation et c’est la décision du gouvernement qui a permis de protéger le pouvoir d’achat des populations >>, a rapporté le Directeur général.
Par ailleurs, il a relevé que l’une des missions confiées au Conseil Hévéa-Palmier à Huile est de faire en sorte que lorsqu’il y a une situation de baisse de coût, l’on puisse soutenir le prix aux producteurs. << S’il n’y a pas de producteurs, il n’y a pas de régime. S’il n’y a pas de régime, il n’y a pas d’huile sur le marché et le pays sera obligé d’importer. Il faut de ce fait, chercher l’équilibre entre protéger le consommateur et protéger une filière qui fait vivre 2.000.000 de personnes >>, a confié M. Edmond Coulibaly.
Pour rappel, le Conseil Hévéa – Palmier à huile est une structure chargée de la régulation de la filière hévéa et palmier à huile. A ce titre, il définit les règles selon lesquelles les acheteurs, les producteurs, les industries, les exportateurs, les usiniers doivent chacun exercer sa profession. Il définit également les conditions dans lesquelles doivent se faire l’importation et l’exportation de la production.
Fernand Appia