La Cop 15 qui se déroule à Abidjan et dont les travaux ont débuté hier, a fait un focus sur les femmes notamment celles du milieu rural. Un caucus genre a alors été dédié au cours de cette Cop 15 et l’ouverture de cette activité a été présidée par la première dame Dominique Ouattara.
Au cours de son allocution, la première dame a présenté les défis que représentent l’appui aux femmes du milieu rural et leur apport dans l’économie du pays. Elle a cours de cette rencontre fait un plaidoyer à leur endroit, en vue de leur facilité aux ressources foncières.
Son Allocution
Mesdames et Messieurs,
Distingués participants,
Ce caucus a pour thème « Terres. Vies. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère ». Cette réunion de haut niveau se veut une plateforme de soutien aux initiatives et un catalyseur de la mise en œuvre du plan d’action pour l’égalité des sexes au niveau des pays. Il se propose également de contribuer à l’autonomisation des femmes agricultrices.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, les femmes constituent l’un des maillons les plus importants de la société et des actrices de premier plan dans le domaine de l’agriculture.
En effet, elles sont omniprésentes dans toutes les étapes de la production, de la commercialisation et de la consommation des cultures vivrières et des cultures de rente. A cet effet, une étude de la Banque Mondiale en 2017 révèle que les femmes sont l’épine dorsale de l’économie rurale, surtout dans les pays en développement. Elles représentent pratiquement la moitié des agriculteurs dans le monde.
Malgré le rôle et l’influence des femmes dans les économies de nos Pays, l’appui dont elles bénéficient est encore bien inférieur à celui des hommes.
Dans le domaine agricole, beaucoup de femmes sont souvent marginalisées ou même exclues des marchés à forte valeur ajoutée que ce soit pour l’intérieur ou l’exportation, parce qu’elles manquent par exemple de moyens de transport, de stockage adéquat, d’installations de transformation et manquent souvent d’informations.
Bien que les organisations de producteurs telles que les coopératives et les partenariats publics-privés fournissent de plus en plus de services aux producteurs, relativement peu de femmes en bénéficient en raison des coûts éventuels ou des contraintes sociales.
Dans le domaine du foncier, les femmes se heurtent aux règles coutumières qui restreignent leurs droits à la propriété foncière malgré les avancées politiques dans nos pays africains. Cet état de fait, les placent ainsi dans une position permanente de faiblesse et d’insécurité foncière qui les empêchent de s’investir pleinement et en toute quiétude dans les productions agricoles.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
En ma qualité de femme, de mère, et en raison de mon engagement à œuvrer pour le bien-être des femmes, je place beaucoup d’espoirs dans ce caucus du genre car nous savons tous comment la désertification appauvrit les nations en détruisant les économies, ou comment elle relègue nos enfants dans un avenir sombre, comment pour des millions de femmes, cela se traduit par un cycle sans fin de la pauvreté. Nos sœurs passent des heures à chercher de l’eau, à labourer un sol aride en plus d’effectuer leurs tâches ménagères habituelles.
La désertification contribue donc à détériorer la santé des femmes et les rend plus vulnérables.
En effet, parce qu’elles entretiennent un rapport direct avec la terre, les femmes doivent bénéficier d’une attention particulière de la part des gouvernements, des Nations Unies, des bailleurs de fonds et de tous. En somme, ce caucus doit apporter des réponses concrètes aux problèmes inhérents aux femmes face au changements climatiques.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
En la matière, notre pays la Côte d’Ivoire est très actif dans la recherche des solutions contre la déforestation, la dégradation des terres et le changement climatique en relation avec la problématique du genre.
Plusieurs programmes sont en cours d’exécution dans notre pays et le Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA présentera, l’initiative d’Abidjan appelée « Abidjan Legacy Program », qui est une réponse de la Côte d’Ivoire à la mise en œuvre des résolutions de la COP15 où les stratégies d’autonomisation des femmes occupent une place importante.
En ce qui me concerne, je me bats pour permettre aux femmes d’acquérir plus d’autonomie, pour améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles.
C’est dans ce cadre qu’en 2012, j’ai créé le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) avec l’aide du Président de la République. C’est un fonds à taux d’intérêt réduit qui est octroyé sans exigence de garantie, aux femmes non éligibles aux prêts classiques et qui leur permet de financer leurs activités génératrices de revenus.
Il est doté d’un capital de 25 milliards F CFA et a permis à ce jour, à plus de 300.000 femmes ivoiriennes d’être financièrement autonomes, et de prendre en charge leurs familles, soit plus de 2 millions de personnes épargnées de la pauvreté.
Le FAFCI, permet aux femmes de jouer une part active dans la bonne marche de la société.
Car, améliorer la vie des femmes, c’est améliorer la vie de toutes les nations. C’est en raison de cette corrélation positive entre le statut global des femmes et le bien-être de toute une nation, que ce caucus du genre doit permettre de faire des progrès significatifs dans ce sens et poser des gestes concrets.
J’en appelle donc à une meilleure participation des femmes à la vie économique et à l’accroissement de leur pouvoir d’action pour renforcer leurs droits. Ceci leur permettra d’avoir la maîtrise de leur vie et d’exercer une influence au sein de la collectivité.
Excellences Mesdames et Messieurs,
Chers participants,
Je conclurai en disant que nos attentes sont importantes parce que nous devons coûte que coûte gagner ensemble le pari de l’autonomisation des femmes agricultrices à travers diverses mesures dont la sécurisation foncière et la création d’une banque pour les femmes rurales.
Enfin, je voudrais adresser mes vifs remerciements aux Nations Unies et à toutes les organisations internationales qui ont permis la tenue de cet évènement dans notre cher Pays.
Je vous souhaite d’excellents travaux à toutes et à tous.
A présent, je déclare ouvert le Caucus du genre de la 15ème session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification et la Sécheresse.
Je vous remercie.