Les chercheurs et enseignants-chercheurs viennent de se doter d’un nouvel instrument pour mieux réaliser, promouvoir leurs travaux : la Société ivoirienne des chercheurs.
Les enseignants-chercheurs ivoiriens ont décidé de se doter d’une nouvelle société savante. Elle a été portée sur les fonts baptismaux ce mercredi 15 décembre 2021, au cours d’une assemblée générale constitutive à l’Institut d’histoire, d’arts et d’archéologie africains (IHAAA) à Treichville-Biafra. Cette assemblée générale visait à adopter les textes et à élire les commissaires aux comptes, l’organe de direction, à savoir le secrétariat exécutif ayant été désigné quelques jours plus tôt.
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La Société ivoirienne des chercheurs (Sivdc) est donc dirigée par Dr René Ahua Koffi pour une période de trois ans renouvelable seule fois, selon les dispositions statutaires de l’organisation. Dr Koffi est chercheur, microbiologiste à l’université Nangui Abrogoua. Il est le responsable du laboratoire de microbiologiebiotechnologie au Centre de recherche en écologie (CRE) de l’université Nangui Abrogoua.
La Société ivoirienne des chercheurs
« En Côte d’Ivoire, nous avons beaucoup de chercheurs qui travaillent, chacun, dans son laboratoire. Mais, nous disons que l’union fait la force. Car, voyez-vous, la recherche rencontre beaucoup de difficultés, surtout du point de vue du financement. Nous avons donc pensé qu’il était nécessaire de nous réunir et ainsi, aller sur le terrain de la recherche de financement. C’est ce qui justifie la mise en place de cette société savante. Cet instrument, nous le pensons, nous permettra de contribuer énormément au développement national », a décliné le secrétaire exécutif du Sivdc.
Puis de préciser qu’ « il est inscrit noir sur blanc dans nos textes qu’il s’agit d’une société savante, apolitique, asyndicale. L’intérêt pour nous, c’est de contribuer à relever le niveau social de développement de notre pays. A partir de ce lancement, nous pourrons aller vers les nos collègues chercheurs pour les sensibiliser à l’effet de nous rejoindre ».
La vision ne peut être réalisée que lors qu’on commence à faire quelque chose
« Mettre en place une société ivoirienne des chercheurs, c’est mettre ensemble les compétences, les connaissances pour avoir des résultats beaucoup plus importants et de pouvoir impacter non seulement de façon forte mais durable la communauté. Je tiens à féliciter les pionniers. Une chose est d’avoir une vision, une autre est de pouvoir réaliser la vision. La vision ne peut être réalisée que lors qu’on commence à faire quelque chose », a salué le vice-président de l’université Nangui Abrogoua, chargé de la pédagogie, de la vie universitaire, de la recherche et de l’innovation technologique, professeur Louis Guichard Bohoua, présent à cette assemblée générale.
« Mais le plus dure n’est pas de commencer. Le plus dure est de pouvoir se maintenir lorsqu’on a commencé », a-t-il sensibilisé. Autre invité de marque à cette assemblée générale, le professeur N’Golo Koné, représentant le directeur général de la recherche scientifique et de l’innovation.
La Société ivoirienne des chercheurs
« La recherche scientifique rencontre beaucoup de difficultés en Côte d’Ivoire. Et, qui dit difficultés, dit recherche de moyens et de solutions pour surmonter ces difficultés. La DGRI dont la mission globale est de développer et promouvoir une recherche scientifique d’excellence et des innovations de qualité, capables de soutenir durablement les secteurs clés du Plan national de développement, ne peut que se réjouir d’une telle initiative, à savoir l’assemblée générale de la Société ivoirienne des chercheurs qui verra probablement la naissance d’une société savante qui réunira les chercheurs et enseignants-chercheurs ivoiriens », a relevé l’émissaire du professeur Souleymane Konaté, avant de pointer du doigt ce qu’il considère comme le gros problème de la recherche scientifique en Côte d’Ivoire à l’heure actuelle.
« Selon le diagnostic réalisé par la nouvelle équipe dirigeante de la DGRI pour l’identification des problèmes auxquels la recherche scientifique est confrontée en Côte d’Ivoire, figurent en bonnes places le cloisonnement des recherches, c’est-à-dire le manque de mutualisation et d’interdisciplinarité et le manque d’interaction entre les parties prenantes de l’écosystème de la recherche ivoirienne », a souligné professeur N’Golo Koné. Hôte de cette AG, l’IHAAA était représenté par Dr Ignace Koffi.
Générations Nouvelles
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Source : Afrik Soir