Transfuge du Front Populaire Ivoirien (FPI), Guemene Alfred est désormais le président de l’Union Pour la République (UPR), un mouvement citoyen né suite à la démission de l’ex- vice-président du parti d’Affi N’Guessan. Il nous fait des éclairages sur ce mouvement qu’il qualifie d’apolitique. Entretien.
Qu’est-ce qui motive votre départ du FPI?
D’abord, il faut dire que nous avons rompu avec le FPI de Monsieur Affi Nguessan parce que nous avons fini par comprendre que celui-ci n’était pas du tout prêt à contribuer au rassemblement des forces de gauche. Ce qui passait forcément par sa réconciliation avec le fondateur du parti qu’il dirige. C’est lui et les faucons qui lui sont proches qui ont sabordé le processus de réunification du FPI que des amis et moi avions mis en place avec le CNR-FPI. Ensuite, ils ont développé une véritable logique de l’échec de la dynamique unitaire proposée par le président Gbagbo depuis Bruxelles, en écartant du comité paritaire, les militants <<unionnistes>> comme Alfred Guemene.
Pourquoi avez- vous tourné le dos à Affi N’Guessan au moment où il avait le plus besoin de vous ?
Hormis son incapacité à pratiquer et à entretenir l’altérité qui est le fondement de la gauche socialiste, il a une constante outrecuidance consistant à déverser à chacune de ses sorties des torrents d’invectives sur Laurent Gbagbo, le fondateur du FPI et notre bienfaiteur à tous. Nous pensons qu’on peut bien critiquer le président Gbagbo, sans le trainer dans la boue, en le qualifiant de <<cercueil>> et de <<boulet >>qui empêchait je ne sais quel militant à prendre son envol. De sorte qu’il nous était apparu difficile de continuer à fréquenter un tel personnage (Affi Nguessan), aussi discrédité et finalement réduit à l’état de relique politique, par sa propre faute. Nous avons donc rompu les amarres et nous avons porté sur les fonts baptismaux l’Union Pour la République (UPR).
De quelle idéologie êtes- vous proche?
Notre mouvement est apolitique. Il n’est donc proche d’aucune famille politique. Mais il n’a pas vocation à se bousculer au portillon du silence et à regarder le train de la politique passer.
Il a pour mission de jeter un regard critique constant sur la gestion de la société. Et faire des propositions dans le sens de l’amélioration de cette gestion sociétale. Car il est évident que le type de gestion de la société peut impacter positivement ou négativement les conditions socio-économiques des masses populaires dont nous sommes censés assurer la promotion et la défense des intérêts.
Vous êtes un homme politique et vous dites que votre mouvement est apolitique. Expliquez- nous?
C’est sans doute exagéré de parler d’apolitisme qui pourrait être synonyme de neutralité. Jeter un regard critique sur la gestion politique de la société, c’est faire de la politique.
Mais la seule différence c’est que l’UPR n’a pas vocation à prendre le pouvoir politique et l’exercer.
Combien de militants revendiquez- vous aujourd’hui ?
L’UPR, né seulement le 10 mai 2022, ne peut prétendre revendiquer une masse de militants. Il est en train de tisser doucement mais sûrement sa toile pour élargir ses bases. Le Bureau national mis en place le samedi 21 mai dernier est en train de mettre en place, d’abord les « coordinations régionales » qui elles se chargeront d’installer les sections qui se déclineront en comités de base. C’est donc un travail scientifique au laser qui est en train de se faire. Et nous nous félicitons déjà de la mise en place d’un certain nombre de coordinations régionales UPR, grâce à l’engouement et la mobilisation remarquable des forces de la jeunesse rurale et universitaire. Avant la sortie officielle de septembre prochain, nous auront plusieurs coordinations régionales, en dehors de celles d’Abidjan nord, d’Abidjan sud, du Goh, du Djiboua, de Yakasse, de Grand Bassam, etc qui sont déjà opérationnelles. Sans compter celles de France, des USA, d’Italie et des Emirats Arabes où nos camarades sont en train de faire un travail exemplaire. Qui montre que les ivoiriens sont fatigués de la politique mortifère, et qu’ils sont sensibles à notre appel au rassemblement autour de la république. Pour éloigner le spectre de la guerre et sortir notre pays de la spirale infernale de la violence.
Vous vous engagerez dans les futures batailles électorales?
Concernant les élections futures, nous aviserons, le moment venu. Chaque chose en son temps. Ce qui nous préoccupe pour l’instant, c’est l’implantation et l’installation des coordinations régionales. Nous sommes confiants. Nous avons foi en Dieu et nous sommes convaincus que nous irons très loin dans cette affaire.
Réalisé par Guyssoh Kanegnon.