La première édition du Titêh festival aura lieu le samedi 6 août 2022 à la place Laurent Gbagbo de Gagnoa. A l’initiative de l’association « Fils et filles de Gagnoa ». Dont le président Richard Dogni situe, dans cet entretien, les enjeux de l’événement.
Vous êtes l’initiateur du Titêh Festival qui signifie réjouissance en pays bheté. Peut-on connaitre vos motivations quand on sait qu’il existe déjà d’autres festivals dans la région du Gôh.
Pour nous, le patrimoine bheté est immense. Chez nous, la culture, c’est d’abord la chanson et la danse. Il faut promouvoir cela. Il faut faire la promotion de la culture bheté. Voilà pourquoi nous avons initié le Titêh qui signifie en pays bheté la réjouissance. La région du Gôh regorge d’un immense patrimoine culturel. Mais, qui est délaissé aujourd’hui. Notre culture est vraiment agressée dans le contexte de la mondialisation. C’est pourquoi nous disons qu’il est important de protéger notre patrimoine culturel. Cela implique de se ressourcer, d’apprendre à nos jeunes ce qu’est la culture bheté. Leur apprendre la chanson et la danse du pays bheté. Il y a plusieurs danses ; l’allocou, zagrobi, le gbégbé, etc. Le samedi 6, ce sera vraiment des démonstrations de danses et de chants. Il existe déjà des festivals, c’est vrai, mais, c’est en multipliant les initiatives que notre culture va mieux se pérenniser.
En quoi le festival Titêh se différenciera-t-il des autres ? Quelle est sa particularité ?
La différence, c’est que le Titêh met l’accent sur les sons et les danses. Le Professeur Gbaka Marc viendra expliquer les pas de danse. Les chanteurs viennent du fin fond de la région du Gôh. Ils viendront avec des danses qu’on n’a jamais vues. Ce sera une véritable démonstration des arts de danser et de chanter. Nous aurons aussi des paroliers.
Généralement, un festival se pérennise en fonction de l’engouement qu’il a auprès des populations et des autorités administratives. Dans le cas du Titêh, sentez-vous déjà que ces personnes adhèrent ou bien cette édition n’est juste qu’un ballon d’essai ?
D’entrée, je tiens à dire que ce n’est pas un ballon d’essai. Notre association « Fils et filles de Gagnoa » regorge de cadres qui souhaitent que ce festival ait lieu chaque année. Nous n’avons pas de sponsors. Nous nous sommes mis ensemble pour le faire. Nous comptons le faire chaque année. Nous avons porté le projet devant le ministère de la culture qui a accepté de nous accompagner de façon institutionnelle. Nous pouvons dire alors que nous avons l’aval de l’Etat.
Que restera-t-il après le 6 août 2022 ? Quel intérêt y a-t-il à faire connaitre la culture bheté ?
Après le festival, qui durera un seul jour, nous allons garder le lien avec toutes les personnes ressources. Nous allons essayer de mettre en place un répertoire de ces personnes-là qui savent chanter et danser, qui détiennent encore les clés de notre patrimoine culturel. Pour nous, il n’est pas question de finir le 6 août et d’attendre l’année prochaine pour revenir. Nous allons tout au long de l’année travailler à garder et renforcer les liens avec ceux et celles qui peuvent nous permettre d’atteindre notre objectif qui est de promouvoir la culture bheté.
A quoi le public devrait-il s’attendre à cette première édition du Titêh ?
La plupart des chefs de villages de la région seront à cette première édition. De même que les autorités politiques et administratives. Cette première édition qui se déroule sur la seule journée du samedi 6 août sera marquée par des danses, des chants traditionnels, des prestations de paroliers et des messages tambourinier. A partir de 22 heures, nous aurons un concerto animé par le chanteur John Kiffy’s et son orchestre.
Chris Monsékéla