La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) donne au Mali jusqu’à janvier pour libérer les 46 soldats ivoiriens détenus. L’annonce a été faite lors du 62e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est achevée, le dimanche 04 décembre 2022, à Abuja au Nigéria. L’organisation a également adopté le projet de création d’une force régionale pour lutter contre le terrorisme et pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Le 62e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a pris fin le dimanche 04 décembre 2022, à Abuja au Nigéria. Pour l’occasion, un ultimatum a été lancé au Mali relativement aux 46 soldats ivoiriens retenus sur leur territoire. A en croire Serge Daniel, correspond de RFI à Bamako, dès le début de la rencontre, les chefs d’État de la CEDEAO ou leurs représentants se sont discrètement retirés dans une salle de la présidence nigériane pour un huis clos intégral. C’est à l’issue de ces échanges qu’ils ont demandé au Mali, avant le 1er janvier 2023, la libération des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako depuis plus de quatre mois, sinon des sanctions seront prises. A cet effet, Faure Gnassingbé, le médiateur dans le dossier, se rendra dans la capitale malienne pour faire passer le message, a fait savoir Serge Daniel.
Toujours selon notre confrère de RFI, sur le plan judiciaire l’instruction de la première instance des 46 militaires est terminée et le dossier a été transmis au parquet général depuis le 25 novembre. Mais si les militaires ivoiriens sont toujours détenus à Bamako, c’est parce que les autorités de transition maliennes veulent coûte que coûte voir les deux parties prendre des engagements. Abidjan, après avoir qualifié d’inacceptables les conditions posées par le Mali, a laissé entendre qu’une visite officielle d’Assimi Goïta pourrait avoir lieu après la libération des militaires. Le mois dernier, l’invitation à Bamako du ministre ivoirien de la Défense Téné Birahima Ouattara avait ravivé l’espoir de voir ce dossier être clôturé. Mais la visite fut reportée, a-t-il indiqué.
Pour le correspondant de RFI, des participants ont fait part de leur impatience quant à la durée de cette affaire. Et la Côte d’Ivoire a reçu sur le dossier un soutien important, d’où la décision du sommet de demander une libération des 46 militaires avant le mois prochain.
Outre le dossier ivoirien, la CEDEAO a adopté un projet de création d’une force régionale. Cette force d’intervention sera chargée de lutter contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels dans la sous-région. Même si tous les contours de ce projet ne sont pas connus, l’organisation Ouest-africaine, étudie l’éventualité de financer cette force sur fonds propres en lieu et place des financements volontaires.
Fernand Appia (avec RFI)