Hier, mercredi 3 août 2022, le gouvernement a rendu officielle l’invitation du chef de l’Etat Alassane Ouattara adressée aux ex-présidents de la république de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Pour le 62ème anniversaire d’indépendance de la Côte d’Ivoire. Par la voix du porte-parole du gouvernement, le ministre de la communication, Amadou Coulibaly.
Il faut le souligner, cette invitation n’est pas une surprise. Dans la mesure où cela se murmurait depuis le lendemain de la rencontre que les trois grosses pointures de la politique ivoirienne ont eu le 14 juillet 2022. Quand bien même, le communiqué final qui a sanctionné leur tête-à-tête, lu par Laurent Gbagbo, n’en a pas fait cas.
Cependant, jusqu’ici, et même 24 heures après l’annonce officielle, ni Laurent Gbagbo, encore moins Henri Konan Bédié n’ont dit mot. Seront-ils de la partie, oui ou non ? Aucun son ne filtre de leurs états-majors. Au PPACI, tous les proches de l’ancien pensionnaire de Scheveningen interrogés, disent ne rien savoir de la décision de leur mentor. « Vous savez comment le vieux fonctionne. Personne ne saura rien avant », nous a lâché un membre du bureau exécutif du PPACI.
Au PDCI, c’est la même danse. Henri Konan, on le sait très avare en parole, n’a rien laissé poindre. Mieux, l’homme, qui était présent à Yamoussoukro pour les obsèques du premier ministre Charles Konan Banny, est retourné chez lui à Daoukro. Alors que ç’aurait été plus simple pour lui de rester sur place dans la capitale politique qui abrite, cette année, l’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Malgré nos nombreux coups de fil dans son entourage, il n’y a rien de croustillant à se mettre sous la dent. « Tout se passe au niveau du cabinet du président », nous a répondu un membre du bureau politique. A ce niveau aussi, c’est l’omerta. Personne ne bronche.
Stratégie politique, agenda chargé ou refus poli, personne ne saurait, à ce stade, lire avec justesse le silence des deux opposants au régime d’Abidjan. Une chose reste pourtant sûre, à écouter beaucoup d’Ivoiriens et observateurs de la vie politique ivoirienne, les populations de Côte d’Ivoire aimeraient bien voir leurs présidents côte à côte pour ce 62ème anniversaire de la Côte d’Ivoire. Et mettre fin définitivement aux séries de palabres qui ont cours depuis trois décennies entre eux. Dont le clou est le triste bilan de 3000 morts entre décembre 2010 et avril 2011.
Franck ETTIEN