Le délégué d’Abobo 1, Atto Attebi Alexandre, a profité de l’occasion que lui offrait la tournée d’évaluation, d’information et d’écoute du PDCI-RDA dans sa commune, le dimanche 06 mars 2021, pour dénoncer la fraude électorale qui sévit dans cette partie du pays.
En effet, il a dénoncé une manigance bien menée par le pouvoir, avec l’appui des Commissions électorales communales (CEC), qui favorise sa victoire à Abobo. « La fraude électorale est une réalité à Abobo. Tant qu’on ne procèdera pas au renouvellement de Commission électorale communale (CEC), il sera très difficile de gagner les élections à Abobo. Figurez-vous que ce sont les représentants du RHDP qui sont à la tête des dix (10) CEC que compte la commune d’Abobo. Et c’est chaque président de CEC qui choisit les présidents de bureaux de vote et ses accesseurs. Vous comprenez déjà que ce sont eux qui remplissent tout », a-t-il fait savoir.
Avant de révéler ce qui s’est passé durant les législatives du 06 mars 2021. « Vers l’après-midi le taux de participation à Abobo ce n’était pas plus de 20%. Et un bureau de vote fait en moyenne trois cents cinquante (350) à quatre cents (400) militants inscrits. Mais quand vous voyez que dans plus de deux cents bureaux de vote le RHDP a entre trois cents cinquante (350) et trois cents quatre-vingt (380) voix et nous [PDCI-RDA] deux (02) voix, c’est-à-dire qu’eux-mêmes comptent et ils nous attribuent des voix. Comment peut-on gagner ? On a des jeunes qui étaient là, ils savaient qu’il n’y avait pas eu assez de votant et au décompte, on donne les PV, il y a plus de deux cents (200) votants. Ils ont protesté en disant qu’il n’y avait pas eu deux cents (200) votants, c’étaient des jeunes femmes qui étaient présidentes de bureaux de vote, ça créé des échauffourées et la gendarmerie est même intervenue. La gendarmerie a dit puisque les jeunes disent qu’il y n’a pas eu cent votants ici et puis vous trouvez plus de deux (200) alors sortez les PV et les listes électorales on va voir les émargements. Elles ont refusé. Les gendarmes ne les ont pas arrêtés. Elles ont dit qu’elles n’ouvraient pas, parce qu’elles savent sur qui elles comptent. Et il y a eu plein de cas comme ça ».
Ajoutant un autre fait qui a entériné cette fraude lors de ces élections législatives. « Le comble, c’est Sourou [Koné, ancien Secrétaire national chargé des Elus du RDR], vice-président de la CEI, qui a arrêté les résultats d’Abobo. Et comme ils ne sont pas malins, il a arrêté les résultats, il a tout calculé, signé avec son nom et avec son cachet, il a envoyé à la départementale alors que ça devait être l’inverse. C’est la départementale qui devait envoyer les résultats d’Abobo à la CEI centrale. Et c’est quand ils nous ont envoyé les photocopies qu’on a constaté ça. Nous sommes allés voir Me Suy Bi, il a dit qu’avec ça on peut annuler le vote parce qu’un vice-président ne peut pas arrêter les résultats d’une commune. On a fait la réclamation mais c’est partir nulle part », a-t-il déclaré.
De quoi se poser des questions sur les risques encourus quant à l’organisation des élections municipales et régionales qui doivent avoir lieu l’an prochain, dans le pays.
Par Franck Gnahoré