Le lundi 15 août 2022, l’on apprenait de manière officielle le départ du territoire malien des derniers militaires français de la force Barkhane. Un départ qui met ainsi fin à 9 ans d’opérations et de collaborations entre les forces françaises et les forces maliennes.
En effet, depuis l’avènement du colonel Assimi Goïta à la tête de la transition malienne, et qui est aidé par les forces paramilitaires russes du groupe Wagner, les rapports entre Bamako et Paris se sont détériorés. On se souvient, plusieurs personnalités politiques et diplomatiques françaises avaient été chassées du Mali ces derniers temps. La dernière personnalité en date est Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma.
C’est dans un tel contexte, que le Président français Emmanuel Macron a pris la décision de retirer le lundi 15 août dernier les forces françaises du Mali. Où elles étaient en mission depuis le 11 janvier 2013 pour lutter contre des groupes terroristes dont Al-Qaida, dit-on.
De l’autre côté, le moins que l’on puisse dire,les forces armées françaises au Mali avaient perdu en crédibilité et en confiance. Car selon une certaine opinion nationale malienne, la force Barkhane était une « sous-section » des groupes terroristes qui sèment la terreur et la désolation dans le pays. Une opinion que le général Bruno Baratz, nouveau commandant de la force Barkhane a tenu à balayer du revers de la main ce jeudi 18 août 2022.
« Pour nous, militaires français, qui avons toujours été transparents des autorités maliennes, nous trouvons que c’est insultant pour la mémoire de nos 59 camarades qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire des Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi des personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombées en luttant contre le terrorisme.
C’est un petit peu insultant de leur part, parce qu’effectivement, nous avons tout fait pour nous battre jusqu’au bout. Même au moment du désengagement, il y avait eu un accrochage entre le personnel de la 13e DBLE et un groupe de l’EIGS, faisant deux morts dans les rangs de l’EIGS. C’est étonnant de nous accuser aujourd’hui d’appuyer et de soutenir le terrorisme. »
Notons que cette intervention du général Bruno Baratz s’inscrit dans un cadre bien précis. Celui de faire la lumière autour de la force Barkhane. Qui est accusée de fournir de l’armement et du renseignement aux groupes armés terroristes au Mali.
Amédée GBAZO