La CAN 2023 débute ce samedi 13 janvier 2024 soir, à partir de 17 heures. D’abord par une cérémonie d’ouverture qui sera certainement et assurément gigantesque en plus d’être splendide. Puis, viendra le temps du jeu avec le match d’ouverture qui opposera la Côte d’Ivoire, le pays hôte, à la Guinée-Bissau.
Initialement prévue pour juin-juillet 2023, la compétition phare du football africain a dû être reportée à janvier 2024 officiellement pour des raisons de météo – La période de juin-juillet connait de fortes précipitations, généralement. Il fallait que la fête soit belle ! Même si certains observateurs de l’univers footballistique étaient convaincus que le pays de Didier Drogba n’était pas prêt. Mais, comme dit le dicton « qui peut le moins, peut le plus ». La Côte d’Ivoire qui a gagné 6 mois de plus sur le calendrier initial en a profité pour mettre les petits plats dans les grands. Et le résultat, pour l’instant, augure d’une fête réussie.
Sinon, des soubresauts, il y en a eu ! Le plus marquant fut, ce que l’on appelle désormais, « l’affaire Ebimpé ». La pelouse du stade d’Ebimpé a été refaite parce qu’après avoir été naturellement testée par une pluie de 15 minutes le 12 septembre 2023, l’on s’était vite rendu compte de la défaillance de son système de drainage d’eau. De sorte que le match amical qui opposait la Côte d’Ivoire au Mali, ce jour-là, avait été arrêté après la première mi-temps de jeu. L’affaire a vite pris des proportions politiques. Des têtes sont tombées. La première fut celle de la directrice, en son temps, de l’office national des sports, Mariam Yoda Koné. Puis ont suivi d’autres moins illustres. Avant, finalement d’emporter le ministre des sports, au moment des faits, Danho Paulin. « L’affaire Ebimpé » aurait été même, selon quelques indiscrétions, une des causes du limogeage du Premier ministre Patrick Achi. Vrai ou faux, toujours est-il que beaucoup ont vu une corrélation entre ce limogeage et ladite affaire.
On se rappelle aussi la « crise des compétences » qui a opposé le Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (COCAN) – ministère des sports. Entre le ministre des sports Danho Paulin et le patron du COCAN, Albert François Amichia, il y avait eu tellement de bisbilles que le Premier ministre d’alors, Patrick Achi, avait été obligé de monter au créneau par deux fois pour, d’abord, pour mettre les points sur « i » et ensuite lancer un ultimatum.
Bref, depuis sa désignation en juin 2014 comme pays hôte de la CAN 2023, la Côte d’Ivoire n’a plus dormi. Sa vie a été rythmée par l’organisation de la compétition phare du continent. De nombreux chantiers ont été ouverts. 5 Stades au total sortis de terre ou rénovés (Laurent Pokou de San Pedro, Charles Konan Banny de Yamoussoukro, Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, La paix de Bouaké et Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan). Des quartiers (villages CAN) construits. Des hôtels rénovés. Des hôpitaux mis aux dimensions de l’événement. Plusieurs routes construites et/ou rénovées (Y4, Côtière, carrefour Ndotré, Autoroute du nord prolongée, etc). Des institutions créées. Des artistes mobilisés. Des bénévoles recrutés. Des policiers, militaires et gendarmes mobilisés. Mais aussi des médecins, des infirmiers. Des services de secours. Pendant 9 ans, le pays d’Houphouët-Boigny a parlé, mangé, rêvé, vécu au rythme des préparatifs de la 34e édition de la CAN.
Ce samedi 13 janvier 2024 s’ouvre le bal. Enfin ! Ce soir s’ouvrent aussi les grandes oreilles pour écouter. Les grands yeux pour voir. Les grandes bouches pour critiquer. Les bons et mauvais côtés. C’est cela le monde que Dieu nous a donné. Pourtant, mon for intérieur souhaite … que s’ouvrent nos oreilles pour écouter ces belles mélodies concoctées pour l’occasion. Que s’ouvrent nos yeux pour voir que notre pays qui a fait un bond en avant grâce à notre détermination à organiser cet événement est devenu pour près d’un mois la Capitale de l’Afrique. Pas seulement celle du football. Ce sport étant devenu un baromètre de la vie en société. Que s’ouvrent également nos bouches pour donner de l’espoir. Que s’ouvrent nos bras pour accueillir nos frères et sœurs venu(e)s du monde entier. Que s’ouvrent surtout nos cœurs pour partager notre joie de vivre, notre vivre-ensemble… et notre PAIX dans ce monde qui en a terriblement besoin.
Place donc à la fête ! Et que le meilleur gagne. En attendant, que la balle roule pour les 24 équipes venues des quatre coins du continent pour se lancer à l’assaut de dame Coupe qui n’a jamais été aussi belle que pour cette édition qui promet d’être la plus belle jamais organisée!
Franck ETTIEN
Journaliste. Fondateur du journal en ligne ADJUWA.NET
Vice-président et porte-parole de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI)
Master en Sciences politiques