Le premier ministre, Patrick Achi a présidé comme il est de coutume la cérémonie commémorative de la fête du travail qui se tient les 01er mai de chaque année. Cette lucarne lui a permis d’échanger avec les organisations syndicales et de recevoir leurs attentes. Voici en substance son discours.
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Quel plaisir et quel honneur de présider au nom du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, cette édition si particulière de la Fête du Travail, qui nous permet à nouveau de célébrer, dans la ferveur des grands rassemblements républicains, nos vaillantes travailleuses et nos vaillants travailleurs, acteurs essentiels et incontournables du développement économique et social de notre nation. En effet, comme le disait le Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale, après deux années marquées par les restrictions dues à la pandémie, nous pouvons aujourd’hui grâce à nos efforts collectifs contre la Covid-19, renouer avec le format traditionnel de cette cérémonie. Je veux saisir ici cette occasion pour saluer l’effort des populations qui ont su, à chaque instant, adapter leurs modes de vie aux recommandations du Conseil National de Sécurité. Ce combat face à la pandémie n’est certes pas encore terminé, mais nos performances sanitaires comme économiques indiquent à quel point la stratégie et l’action résolue du Gouvernement, sous le leadership de SEM Alassane Ouattara, Président de la République, à travers les plans de Riposte Sanitaire et de Soutien Économique et Social étaient adaptées aux défis et enjeux.
Je voudrais me féliciter à ce titre tout particulièrement d’une part, de la campagne de vaccination qui a été un réel succès, et d’autre part, de la mise en œuvre réussie du Plan de Soutien qui a permis de préserver dans une large mesure nos grandes entreprises, nos PME, nos artisans ainsi que nos acteurs agricoles, et donc nos emplois. Mesdames et Messieurs, Chers amis travailleurs, Ce premier jour du mois de Mai voit, dans la quasi-totalité des nations du monde et depuis 1889, le travail et les travailleurs, être célébrés et écoutés. Cette journée invite en effet les forces sociales, économiques et institutionnelles d’un pays à s’arrêter pour réfléchir et échanger. Elle diffuse ainsi partout un même esprit, celui d’un dialogue constructif, permettant de maintenir et de renforcer une paix sociale toujours plus enracinée, condition sine qua none pour une bonne marche de la nation et l’amélioration constante et quotidienne des conditions de vie des populations. Le 1er mai est donc cette date qui célèbre, dans nos esprits comme dans nos cœurs, la force du travail et celle de la volonté, la quête de la liberté comme celle du progrès, le courage de l’engagement comme celui du dialogue sincère
Puissions-nous agir ensemble, avec célérité et intensité, pour toujours entretenir la vitalité de notre dialogue social afin d’améliorer la qualité de vie au travail – et la qualité de vie tout court ! – dans ce monde complexe et mouvant, fait de transformations technologiques, climatiques, géopolitiques ou sécuritaires. Mesdames et Messieurs, Chers amis travailleurs, Pour ce qui concerne le renforcement de notre dialogue social national, j’ai noté avec beaucoup d’intérêt les avancées récentes et importantes enregistrées sous la tutelle du Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale. Je voudrais me féliciter de ce style de gestion qui accorde une importance toute particulière à l’écoute et favorise l’implication entière des partenaires sociaux. Je note les progrès réels enregistrés et tiens à saluer Monsieur le Ministre en Charge de l’Emploi. Je voudrais tout particulièrement le féliciter pour sa grande responsabilité et l’ardeur sincère qu’il met dans l’accomplissement de ses fonctions, notamment sa campagne sur l’élargissement de la protection sociale. Je voudrais également saisir l’occasion pour féliciter Mme le Ministre de la Fonction publique, qui avec son style singulier, a réussi à obtenir des performances toutes aussi remarquables.
Si grâce à ce partenariat plus vivant, beaucoup est fait, il n’en demeure pas moins que, dans la logique d’une volonté toujours plus affirmée de voir la qualité de vie des travailleurs s’améliorer que traduisent vos doléances aujourd’hui, il demeurera toujours des marges de progression. Et sur ce point, vous me permettrez de marquer un temps d’arrêt pour une fois de plus insister sur cette quête partagée également par le Chef de l’Etat, SEM Alassane OUATTARA, de voir la qualité de vie au quotidien, de ses populations, de toutes ses populations, s’améliorer chaque jour un peu plus, ce que traduit sa vision 2030 d’une CI toujours plus solidaire. L’une de vos préoccupations est moins la conséquence de situations internes mais de celui de chocs extérieurs, résultant de la situation militaire qui prévaut en Ukraine, onde de choc inflationniste qui impacte la quasi-totalité des pays au monde et voit leur pouvoir d’achat s’éroder. Cette préoccupation s’inscrit dans le combat que nous menons chaque jour contre la cherté de la vie et pour l’amélioration du pouvoir d’achat des ivoiriens. En effet, face à cette inflation mondiale et donc importée en Côte d’Ivoire, qui va du coût de l’énergie à la sécurité alimentaire, le Gouvernement a pris rapidement des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des ménages. Il s’agit notamment :
– de la subvention du prix des produits pétroliers, notamment le gasoil, pour éviter un impact trop important sur le coût de la vie, pour un montant d’environ 55 milliards de janvier à mars 2022 ;
– du maintien du prix du gasoil à 615 FCFA pour empêcher tout impact sur le coût du transport en commun et des marchandises. C’est une subvention additionnelle de l’Etat de 64 milliards FCFA pour le seul mois d’avril 2022 ;
– de l’octroi aux meuniers d’une exonération des droits de douanes sur l’importation de blé, pour réduire l’impact du renchérissement des cours mondiaux du blé sur le prix de la farine boulangère, et donc sur les prix du pain;
– de l’allocation d’un appui financier aux acteurs de production de farine de blé en vue, d’une part, d’assurer l’approvisionnement régulier du marché et d’autre part de préserver l’outil de production ainsi que le pouvoir d’achat des consommateurs.
Les subventions de l’Etat pour ces mesures que nous venons de citer s’élèvent à un montant de 182,5 Milliards FCFA depuis Janvier 2022. D’autres mesures fortes ont également été prises. Il s’agit
– du plafonnement sur une période de trois mois, du prix de plusieurs produits de première nécessité ;
– de l’élargissement de la liste des produits de grande consommation et services, dont les prix sont réglementés ;
– de la soumission à autorisation des exportations de produits vivriers de grande consommation pour les réserver à notre marché intérieur et à nos populations ;
– de l’allocation d’un appui financier aux acteurs du vivrier, afin de faciliter l’approvisionnement des marchés ; – de la mise en œuvre de la modernisation de l’agriculture à travers le développement d’agropôles ;
– de l’amélioration de la productivité en termes d’intrants, de formation, de maitrise de la chaine des valeurs et de stockage, de conservation et de distribution ;
– de l’intensification de la communication en vue d’informer les consommateurs sur les prix pratiqués; En plus de ces mesures d’économies et d’encadrement, et pour absorber partiellement l’impact budgétaire de toutes ces mesures et renforcer l’efficacité du Gouvernement, le Président de la République a décidé de la mise en place d’un Gouvernement plus resserré, de 32 membres, dont vous connaissez depuis le 20 avril la composition.
Mesdames et Messieurs, Chers amis travailleurs, En plus des facteurs extérieurs ayant un impact sur les prix des biens essentiels et de première nécessité, dont le Gouvernement doit atténuer l’impact sur les populations en particulier les plus vulnérables, nous devons comme vous le savez faire face à une situation sécuritaire sous régional de lutte contre la menace du terrorisme sur le front Nord de notre pays qui nous impose de consacrer, vous l’avez-vous-même dit, des ressources significatives au renforcement et à la modernisation de nos équipements de défense, tout en mettant en œuvre un plan de gestion prévisionnelle et de recrutement supplémentaire des effectifs des Armées. De même, l’Etat procède à la mise en œuvre sur la période 2022- 2024 du nouveau Programme Social du Gouvernement, le PsGouv2 d’un montant de près de 3.200 milliards de FCFA, qui permettra d’accélérer le rythme de réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, tout en apportant des solutions durables à la problématique de la fragilité dans les zones frontalières au Nord.
En effet mesdames, messieurs, chers travailleurs, faut-il le rappeler sans paix et sécurité, il n’y a pas de société, il n’y a pas de travail, il n’y a pas de revendications, il n’y a pas d’avenir. Je voudrais ici saluer nos acteurs du secteur de la santé et nos forces de défense, pour leur lutte incessante contre les fléaux de nos temps, avec à leur tête le Ministre d’Etat, Ministre de la Défense et le Ministre de la Santé et de la Couverture Maladie Universelle. J’en profite pour saluer le travail de l’ensemble des membres du Gouvernement et réitérer leur disponibilité entière au service de la nation, des populations et des travailleurs.
Distingués invités, Mesdames et Messieurs, Comme vous le constatez, l’objectif clairement affiché par le Chef de l’Etat est de réduire les dépenses de l’Etat tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire, et c’est ce qui constitue le défi majeur que nous devons toutes et tous relever ensemble. C’est dans ce contexte de défis permanents auxquels l’Etat et la nation doivent faire face que le Gouvernement veille à toujours consolider la paix et renforcer la réconciliation nationale, si chères au Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA.
En effet, dans sa quête inlassable d’union entre les filles et fils de notre pays, le Président de la République a souhaité qu’une nouvelle phase de rencontres des pouvoirs publics avec les partis politiques et la société civile, puisse être initiée. Ces échanges, qui se sont déroulés dans un climat empreint de franchise civique et de courtoisie républicaine, ont permis à 21 partis politiques et à 26 organisations de la société civile de signer un accord consensuel le 4 mars dernier. Cette concorde nationale affichée aux yeux de la nation et du monde elle celle qui fonde nos succès actuels et forgeront notre avenir.
Elle marque l’enracinement puissant de la démocratie et du respect des règles républicaines dans notre pays ainsi que la maturité de ses acteurs politiques et sociaux. Elle projette définitivement la Côte d’Ivoire dans la modernité. C’est une raison de fierté pour tous. Cette modernité et le développement qu’elle implique devront être également garantis par une gestion transparente, rigoureuse et exemplaire de la chose publique. C’est pourquoi, sur instructions du Président de la République, le Gouvernement s’est résolument engagé à mener une politique de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et de promotion d’une administration plus productive et réactive, donc plus efficace.
Il s’agit pour nous d’instaurer de la rigueur dans la gestion des affaires publiques, de faire du secteur privé une priorité nationale et de diffuser une culture de l’excellence au service des citoyens. C’est à ce prix, et à ce prix seul que la Vision de Son Excellence Monsieur le Président pour 2030 qui est : – De démultiplier notre richesse nationale par
2, – De réduire la pauvreté de moitié, – De créer plus de 8 millions d’emplois Et d’accroitre l’espérance de vie de 10 ans, Pourra être atteinte. C’est en effet grâce à ces objectifs et ces valeurs partagées que nous pourrons répondre à notre défi le plus grand, celui d’inculquer cette culture de l’excellence, à nos travailleurs et en particulier à notre jeunesse, en laquelle nous fondons tant d’espoir et pour laquelle de nombreux investissements sont faits : depuis la formation scolaire, technique ou professionnelle, jusqu’au soutien puissant que nous accordons au secteur privé et que nous allons encore renforcer dans les mois qui viennent, dans l’agriculture comme dans l’industrie, pour lui permettre de grandir et de créer par centaines de milliers des emplois décents et durables. Ces emplois, ils donneront à notre jeunesse une vie digne et heureuse, une vie de conquêtes et de progrès, une vie de travailleur et de patriote engagé pour le rayonnement du pays.
Enfin la possible rayonnement de notre pays à l’extérieur, défi majeur qui aujourd’hui, a atteint un rayonnement au-delà de nos frontières et fait de la destination Côte d’Ivoire une destination privilégiée. Je veux pour preuve tous ces événements importants que notre Pays va organiser : la COP 15 du 09 au 20 Mai, dans quelques semaines, la CAN 2023. Pour ne citer que ceux-là. Merci, merci à Madame le Ministre d’Etat de si bien vendre notre pays à l’étranger. Et merci à travers vous, à toutes les travailleuses et les travailleurs de notre pays qui se dépensent sans compter, car comme on le sait, le travail d’une femme, d’une seule femme vaut mieux que les discours de cent hommes.
Chères Travailleuses, Chers Travailleurs, Ensemble, nous avons œuvré ces dernières années à la préservation de la paix sociale dans notre pays grâce notamment à la signature et à la mise en œuvre, sur la période 2017-2022, d’une trêve sociale qui a nécessité des efforts partagés. Je voudrais profiter de cette occasion solennelle pour vous remercier au nom du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, pour la signature de cette trêve, et saluer une nouvelle fois la mémoire de Feu mon prédécesseur Amadou Gon Coulibaly sous la conduite duquel la trêve a été signée et qui en a été un acteur majeur. Par votre disponibilité au dialogue, vous avez là démontré, une fois encore, votre sens élevé de l’intérêt général, dans un contexte qui imposait de tous un effort particulier. Et ce sont tous vos efforts qui ont permis que, malgré tous les défis mondiaux, notre pays et nos travailleurs soient salués pour sa capacité de résilience, avec des performances économiques placées parmi les meilleures au monde au regard du contexte, avec un taux de croissance de 7,4% en 2021 par nos institutions de sondage.
Nous avons ensemble, mis un point d’honneur à préserver nos acquis, face aux défis économiques et sécuritaires majeurs dont j’ai fait état précédemment et qu’il nous faudra veiller à prolonger demain avec sagesse, en forgeant, comme nous l’avons si bien fait, avec nos partenaires politiques et sociaux, de nouveaux consensus nécessaires face aux défis que nous devrons relever ensemble pour le développement et le rayonnement de notre nation, mais plus encore, pour le devenir de ce que nous avons de plus précieux, nos générations futures Faisons – en sorte comme le dit l’adage, afin de leur remettre demain mieux que nous avons reçu de nos pères.
Soyez tous rassurés que le Gouvernement, bien conscient de vos différentes préoccupations, ne ménagera aucun effort pour conduire avec vous les discussions approfondies sur vos doléances et tous les sujets d’intérêt communs dans le contexte qui est celui de notre nation, afin d’y apporter les réponses idoines. Un adage dit que si vous avez un travail où il n’y a pas de complications, c’est que vous n’avez pas de travail. Je comprends donc que naturellement dans l’exercice de votre travail quotidien, vous ayez des complications et je saurais le traduire, ce chapelet puisque c’est le thème que vous avez utilisés à la veille du Ramadan et cela sied parfaitement, je vais donc traduire fidèlement ce chapelet de doléances à SEM Monsieur le Président de la République en insistant tout particulièrement sur les sièges de vos centrales respectives, ainsi que les décorations que vous méritez certainement.
Aussi voudrais-je vous inviter à demeurer dans cette la dynamique, tradition de notre pays, volonté de notre Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de demeurer tous dans un dialogue social apaisé, soucieux de l’intérêt de la nation et de ses populations, créateur d’un climat propice au développement, au progrès comme à la prospérité ! Oui, ensemble, mûrs, conscients des enjeux et des défis, continuons de bâtir sous le leadership du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, cette Côte d’Ivoire Solidaire, celle de l’espoir de notre jeunesse, où chacun vivra mieux !
C’est sur ces mots d’engagement et de fraternité que je veux du fond du cœur vous souhaiter à toutes et tous, au nom de SEM le Président de la République, une très bonne Fête de Ramadan pour ceux qui fêtent demain et une bonne fête du Travail ! Vive les Travailleurs et les Travailleuses de Côte d’Ivoire ! Et que Vive la Côte d’Ivoire ! Je vous remercie