La nouvelle igname communément appelée Kponan ou wakrou en langue tagbana a fait son apparition sur le marché de Katiola depuis quelques semaines. Une tubercule que consomment beaucoup les populations de la région du Hambol.
Cependant cette denrée reste inaccessible aux populations à cause de son coût élevé. Les prix varient entre 2000 et 5000 francs CFA. Trois grosses ignames sont vendues à 5000 francs, trois moyennes à 3000 et trois petites à 2000 francs. Le kilogramme est vendu à 375 FCFA. Des prix trop élevé pour une population en majorité pauvre. Pour la plupart cultivateurs, l’on a du mal à s’expliquer le fait que le peuple Tagbana ne cultive pas l’igname en abondance.
Les fonctionnaires et les cultivateurs se disputent le produit sur le marché. Pour l’heure tout ce monde semble avoir du mal à s’en procurer. « Je préfère attendre début septembre pour en consommer. Car, actuellement, l’igname est trop chère. Je dois payer dix tubercules pour que toute la famille puisse bien manger. Cela me revient à peu près à dix milles francs. C’est impossible », déclare Touré Geneviève, agent commercial dans une situation.
Ce vendredi 5 Août 2022, jour de marché, les clients déambulent au milieu des tubercules, observent, demandent les prix, puis s’en vont sans rien payer. A cause des coûts élevés. « On veut bien en consommer mais c’est compliqué. Tu ne peux pas payer pour toi seul non plus. On attend que les prix chutent un peu pour en prendre », estime Horo Félicien professeur à Bouaké.
Malgré tout, de grosses cylindrées continuent de stationner sur la Nationale A3 pour faire le plein de leurs coffres. Sous le regard triste de ceux qui n’ont pas pu s’offrir une tubercule d’igname.
Ce sont les vendeurs et vendeuses qui se frottent les mains. Kone Marthe, une vendeuse est tout « heureuse ». Elle pense avoir fait une très bonne affaire. Selon elle se sont les voitures personnelles en direction d’Abidjan qui constituent la frange la plus importante de sa clientèle. « Les fonctionnaires d’ici disent que c’est trop cher », explique-t-elle.
Apparemment, à Katiola, tout le monde attend impatiemment que le marché soit véritablement fourni pour que toute la population puisse enfin consommer l’igname kponan.
Fatme Souamée
correspondante régionale