La faible participation des femmes dans les instances de décision de la nation ivoirienne semble les inquiéter. C’est pour en comprendre les raisons que l’ONU Femmes Côte d’Ivoire a organisé un atelier d’échange sur la question. C’était les 10 et 11 octobre 2022 à Bouaké.
Cet atelier fait suite aux conclusions de l’étude sur les déterminants de la participation politique des femmes dans la région de Gbêkê, réalisée par un consultant du 05 au 15 septembre 2022. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Trusfund avec l’appui de l’ONU Femmes. L’étude avait pour objectif de mieux cerner les obstacles qui entravent la représentation effective des femmes et des jeunes filles dans la vie politique et dans les organes de prise de décision dans la région de Gbêkê.
Ce sont ces conclusions qui ont été examinées et validées au cours de l’atelier tenu lundi 10 et mardi 11 octobre 2022. C’est la représentante de l’ONU femme Côte d’Ivoire qui a ouvert la rencontre par une adresse. « A l’ONU Femmes, nous travaillons à assurer l’autonomisation des femmes en faisant en sorte que la dimension genre soit intégrée dans tout ce qui est processus de planification. Et cette étude vise à connaitre les raisons profondes de la faible représentation des femmes dans la vie politique dans la région de Gbêkê. De sorte que les initiatives qui seront mises en œuvre dans ce domaine soient basées sur des données réelles dans le contexte de la région de Gbêkê », a déclaré Anna Bailly Traoré, spécialiste au programme gouvernance, participation politique, femmes et sécurité à ONU Femmes Côte d’Ivoire.
A sa suite, Thierry Hounsa, statisticien-économiste, a fait savoir que les femmes participent moins que les hommes à différents niveau de la vie publique. Ce qui affecte le système de décision ; vue que leurs opinions et non des moindres qui peuvent influencer positivement le système ne sont pas prises en compte. C’est pourquoi comme solution, il a recommandé aux femmes de s’armer de courage pour s’affirmer de plus en plus dans les sphères politiques. Car, dira-t-il, les femmes sont très fortes. Il suffit qu’elles prennent conscience de leur potentialité à diriger avec droiture, de vaincre leur peur, le manque d’assurance et le peu d’estime qu’elles ont d’elles-mêmes. Pour ce faire, des campagnes de sensibilisation doivent être initiées pour les amener à comprendre qu’elles peuvent participer à la vie politique et qu’elles ont intérêt à le faire si elles veulent que les questions qui les touchent directement soient prises en compte dans les décisions.
Le statisticien-économiste a également suggéré que ces sensibilisations prennent aussi en compte les hommes. Car, les études ont montré qu’il y a des normes socioculturelles de genre qui constituent un véritable frein à la participation politique des femmes. Les femmes sont toujours mises en arrière-plan au sein des partis politiques. Puisque, considérées comme des sexes faibles n’ayant pas les capacités qu’il faut pour diriger. La preuve, en Côte d’Ivoire aucun parti politique n’a jamais proposé une femme comme candidate aux élections présidentielles. Les femmes sont donc Appelées à prendre leur destin en main. Car, rien ne se gagne sans combattre.
Fatime Souamée, Correspondante régionale