André Silver Konan, journaliste-écrivain et chef d’entreprise de presse, a soutenu, le vendredi 24 mars 2023, son mémoire de recherches en sciences politiques sur la Soderiz. En vue de l’obtention d’un MBA au Centre de valorisation professionnelle de Tunis (CVPT). Il fait partie désormais des spécialistes ivoiriens en évaluation des politiques publiques.
« Evaluation des politiques publiques en matière agricole : analyse de la Société pour le développement de la riziculture (Soderiz) à l’épreuve des défis économiques en Côte d’Ivoire », tel est le thème du mémoire soutenu par André Sylver Konan. Devant les Professeurs Dhouha Doghri, formatrice en entrepreneuriat, stratégies marketing et E-Business, consultante au CVPT, Faten Belhadj, coach, formatrice en leadership et management opérationnel et Régis Hounkpè, enseignant-formateur au CVPT, directeur exécutif d’InterGlobe, par ailleurs Conseil et directeur de mémoire.
Dans son étude, André Silver Konan a démontré les raisons « sociales, politiques et économiques » de l’échec de la Soderiz. Il écrit que « L’une des limites de l’évaluation de la SODERIZ réside dans le fait que les décideurs ont exclusivement axé leur stratégie sur le contrôle ». Or, poursuit-il « le contrôle et l’évaluation bien que se rejoignant sur certains aspects sont souvent opposés ». Non sans avoir relevé le relatif impact du projet sur certains producteurs. Sauf que « la cohérence du projet n’a pas été bien maîtrisée en rapport avec certains conflits de compétences nés entre différentes structures intervenant dans la chaîne de production. De sorte que l’efficacité et l’efficience ont été mises à rude épreuve ». « Le projet SODERIZ avait certes été planifié, mais il a sans doute connu un péché originel qui est celui de n’avoir pas fait l’objet d’une évaluation ex-ante (avant le démarrage) qui aurait permis d’apprécier davantage sa conception, sa formalisation et sa mise en œuvre. En outre, l’évaluation in itinere, durant la réalisation du projet, s’est limitée à des contrôles. Or, comme nous l’avons évoqué, dans cette étude, le contrôle de façon globale de l’entreprise, prévu par les textes régissant les entreprises publiques, ne saurait remplacer l’évaluation spécifique des programmes initiés par la SODERIZ », explique le fondateur du journal Ivoir’Hebdo.
En définitive, conclut-il, « nous pensons que, si le gouvernement ivoirien avait pris en compte l’évaluation dans le projet de la SOEDRIZ, le pays serait aujourd’hui doté d’une entreprise forte et structurée, qui aurait permis de maintenir l’autosuffisance en riz. Mieux, de cette expérience heureuse, aurait, sans aucun doute, découlé, les autres approches de gouvernance en matière agricole, qui auraient, aujourd’hui, permis d’atteindre l’autosuffisance alimentaire de façon générale ».
André Silver Konan ne s’est pas limité à intervenir sur la Soderiz. Il a fait des propositions en matière d’évaluation des politiques en Côte d’Ivoire. Il a plaidé pour le vote d’une loi portant régime juridique de l’évaluation des politiques publiques (qui n’existe pas encore), la création d’un Répertoire national des politiques publiques (RNPP), l’instauration d’un Guide national de l’évaluation des politiques publiques (GNEPP), l’élaboration d’un Rapport national d’évaluation des politiques publiques (RNEPP) et enfin un Plan national d’actions (PNA) comprenant les principales recommandations.
André Silver Konan compte poursuivre cette étude en doctorat en sciences politiques. Le journaliste, double lauréat du prix Norbert Zongo est déjà titulaire de deux Masters en Ressources humaines et en Communication.
Serge NDRIN