La diaspora représente un maillon de la lutte politique des partis. Avec les élections des secrétaires départementaux du Rhdp, ce week-end, leur rôle est encore remise en question puisqu’il n’a été nulle part sujet de leur implication dans le processus. Idriss Dagnogo nous en fait l’analyse.
Les diasporas sont aussi des acteurs à part entière de la politique internationale voire nationale. L’efficacité de ce rôle actif dépend de son pouvoir en matière d’effectif, de ressources, d’organisation, mais aussi de son importance pour le pays d’origine.
La diaspora ivoirienne représente une valeur active, absolue, intrinsèque de la vie sociopolitique et économique du pays en ce 21ème siècle. Et cela est incontestable eu égard aux études statistiques qui prouvent l’impact des activités socio-économiques et politiques qui sont les siennes.
Elle représente la 32ème région du pays avec près de 2 millions de citoyens dont le poids économique intrant est évalué à plus de 500 millions d’euros soit près de 330 Milliards FCFA par an. Une masse économique qui n’est pas du tout négligeable.
Cependant, nonobstant cette manne économico-financière, la diaspora est moins écoutée politiquement par les décideurs politiques du pays. Bien sûr, malgré qu’un ministère est mis en place pour prendre en compte les besoins administratifs et promouvoir les alternatives économiques de la nouvelle région du pays, bon nombre de nos compatriotes de la diaspora ne perçoivent pas ou ne ressentent pas encore l’impact de ce ministère dans leur vie quotidienne. En revanche ils se sentent importants que lorsque les échéances électorales présidentielles approchent. En somme ils se sentent considérés uniquement comme du bétail électoral.
En effet, la diaspora ne cesse de réclamer sa représentation au sein de l’hémicycle pour mieux porter sa voix dans le débat politique avec des propositions de loi qui protègeront les ivoiriens de l’étranger. Face à cette doléance c’est le silence plat aussi bien chez les députés que chez le gouvernement.
Par ailleurs, il faut noter que les adhérents et sympathisants du RHDP détiennent la majorité absolue des 2 millions de citoyens de la Diaspora. À ce titre le RHDP a le devoir de s’intéresser un peu plus à l’organisation de ses électeurs en tenant compte des aspirations et des réalités de chaque pays de la diaspora. Le secrétariat national chargé des militants de l’extérieur institué par le Directoire du RHDP dans sa nouvelle restructuration est à saluer. Néanmoins force est de constater que dans cette même restructuration qui demande la démocratisation des instances politiques du parti, les choix et les aspirations des militants de base et sympathisants de la Diaspora ne sont pas pris en compte. Les militants n’ont pas été associés ni consultés dans ce processus de désignation de leurs secrétaires départementaux. Or elle est considérée comme la 32ème région du pays. Il faut démocratiser le choix des militants de base, des adhérents et sympathisants partout ou besoin sera.
Idriss DAGNOGO