Depuis quelques années, le coût de la vie en Côte d’Ivoire a pris l’ascenseur. Il ne se passe pas de journée sans que les organisation non gouvernementales, les organisations de défense des consommateurs, et surtout des partis d’opposition ne tirent la sonnette d’alarme.
Voulant railler l’opposition qui parle trop, selon lui, de la cherté de la vie, le Premier ministre Robert Beugré Mambé a convoqué les mathématiques, assurant qu’il pourrait définir cette réalité en une formule. A savoir, la fonction polynomiale. Puis, ce matheux s’est lancé dans des explications qui ont certainement donné le tournis à beaucoup, si elles n’ont pas fait sourire certains ou agacé d’autres, quand d’autres encore y ont vu l’expression d’un souverain mépris pour les populations éreintées par les difficultés pour joindre les deux bouts. Au final, RBM n’a finalement donné aucune potion à ses compatriotes pour les aider à surmonter la cherté de la vie si prégnante. Alors que les Ivoiriens en étaient là, voici que l’on parle aussi de notation des dettes souveraines des pays africains. Dans ce registre, nous apprenons, soulagés (?), que la Côte d’Ivoire devance l’Afrique du Sud pour la première fois de son histoire. Ainsi, de l’avis du ministre Adama Coulibaly, en charge des Finances et du Budget, la « notation financière de la Côte d’Ivoire s’est améliorée ». Poursuivant, il a fait savoir que « la Côte d’Ivoire présente l’un des meilleurs crédits du continent, pour ne pas dire le meilleur, parce que pour la première fois, nous sommes devant l’Afrique du Sud « . Toujours selon l’argentier ivoirien, « les perspectives de la Côte d’Ivoire ont été relevées à « positives » en raison de ce que la Société internationale de notation de crédits souverains a qualifié « d’amélioration du profil de la dette ivoirienne « , alors que les perspectives de l’Afrique du Sud sont restées stables ». Ouf…
Très peu d’Ivoiriens ont compris quoi que ce soit
A la vérité, très peu d’Ivoiriens ont compris quoi que ce soit à ces propos jargonnants juste bons pour les initiés. Ce qui les intéresse, c’est comment s’en sortir face au coût de la vie qui monte de façon exceptionnelle à mesure que passe le temps. De sorte que tout ce que dit le Premier ministre ou son ministre des Finances ressemble à du chinois. Ils ne saisissent donc pas un traître mot de ce que disent ces deux proches collaborateurs du président Alassane Ouattara. D’autant que cela n’a aucun impact sur le prix des produits de première nécessité qui continuent à prendre l’ascenseur. Notamment, le riz, l’huile, les produits vivriers et autres qui constituent la base de l’alimentation des Ivoiriens qui ploient sous le coup des dépenses imprescriptibles.
Sous le coup des dépenses imprescriptibles
Toute chose qui pourrait les amener à s’interroger intérieurement, « mais c’est quoi tout ça là ? ». Oui, qu’est-ce que ces sorties fortement médiatisées changent à leurs préoccupations existentielles ? Ils se plaignent de la cherté de la vie et le PM vient leur réciter ses anciens cours de Maths Sup, pendant que son ministre des Finances se lance dans une exploitation teintée d’autosatisfaction sur la dette pittoresque, pardon, souveraine de la Côte d’Ivoire. Cela dénote une évidente déconnexion entre le sommet de l’Etat et le peuple. Il y a donc problème ! C’est clair.
René Ambroise Tiétié