Monsieur Sourou Koné, 1er Vice-Président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Superviseur de la circonscription électorale de Cocody et représentant le Chef de l’Etat au sein de la commission centrale de la CEI aurait pris sur lui la décision de rejeter la réclamation formulée par le Président Laurent Gbagbo en vue de sa réinscription sur la liste électorale en application de l’article 12 du Code électoral. Cette information a été donnée par le Porte-parole du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Justin Katinan Koné lors d’une conférence de presse, le mardi 27 juin 2023, au siège du Parti à Cocody.
Le porte-parole du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), Justin Katinan Koné a dénoncé au cours d’une conférence de presse, ce mardi 27 juin 2023, la décision qu’il qualifie d’unilatérale qu’aurait prise monsieur Sourou Koné 1er Vice-Président de la CEI, Représentant le Chef de l’Etat au sein de la commission centrale de la CEI et Superviseur de la circonscription électorale du Cocody dont relève le Président Laurent Gbagbo.
Selon Justin Katinan Koné, des informations venant de sources totalement crédibles et dignes de foi font état de ce que, monsieur Sourou Koné a pris sur lui en dehors de tout débat au sein de la Commission Centrale, de rejeter la réclamation formulée par un groupe de jeunes citoyens ivoiriens (350) puis par le Président Laurent Gbagbo en vue de sa réinscription sur la liste électorale en application de l’article 12 du Code électoral. Pour le PPA-CI, la décision de monsieur Sourou Koné pose un problème d’ordre moral, politique et juridique.
En son sens, le problème d’ordre moral se pose du fait que si ce n’est que pour sauver les apparences, monsieur Sourou Koné ne peut prendre de façon unilatérale une telle décision qui apporte un grand vent au moulin de ceux qui pensent que c’est le Chef de l’Etat, ayant peur d’affronter son plus grand adversaire, qui se cache derrière la CEI pour l’éliminer avant même le début de la compétition.
Au demeurant, a-t-il souligné, la décision de monsieur Sourou Koné accentue la présomption de la caporalisation de la CEI par le Chef de l’Etat et son régime. << Toute chose qui enlève le mince verni de neutralité que cette Commission peine à se couvrir, pour donner un minimum de sens à l’épithète « Indépendance » de ladite commission. >>, a-t-il fait savoir.
Poursuivant, le Porte-parole du Parti a estimé qu’une telle décision pose aussi un problème d’ordre politique en ce sens que l’exclusion du Président Laurent Gbagbo de la liste électorale est le sujet qui rend délétère l’atmosphère politique du pays. << Une telle question, qui a un impact direct sur la paix sociale ne peut être tranchée de façon péremptoire par monsieur Sourou Koné, fût-il le Représentant de monsieur Ouattara, Président de la République à la CEI >>, a déclaré Justin Katinan Koné.
Pour lui, la prudence voudrait que cette question soit débattue par la Commission Centrale dans l’entièreté de sa formation afin que tous les commissaires puissent émettre leurs avis de sorte à assumer de façon collégiale le verdict qui sortirait des débats. C’est d’ailleurs ce qui a été prévu, selon ses sources au sein de la CEI.
Et d’ajouter que le parallélisme des formes exige que la réclamation née de cette décision collégiale de la Commission soit tranchée dans les formes identiques. Monsieur Sourou craint-il que sa position soit mise en minorité dans un débat contradictoire au sein de la Commission ? S’est demandé Koné Katinan.
Relativement au problème de droit que pose la décision de Monsieur Sourou Koné, le Porte-parole du PPA-CI a signifié que dans l’exposé des motifs de sa décision unilatérale, le Sieur Sourou prétend que la CEI n’aurait pas été saisie par le ministère de la justice de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui fait injonction à l’Etat de Côte d’Ivoire d’inscrire le Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale.
A l’en croire, cet argument de monsieur Sourou Koné pèche à deux niveaux. En premier, il ne dit pas quelles sont les dispositions du code électoral ou de la loi relative à l’organisation et au fonctionnement de la CEI qui oblige celle-ci à obéir à une information préalable du ministre la justice ivoirienne avant d’exécuter la décision de la CADHP, a-t-il expliqué.
Secundo, il a souligné que l’article 12 du Code électoral demande au réclamant d’apporter les éléments justificatifs de sa réclamation. << C’est ce que le Président Laurent GBAGBO ainsi que les 350 autres réclamants sur ce sujet ont fait en apportant à la CEI une copie de l’arrêt de la CADHP >>, a soutenu Koné Katinan avant de mettre au défi monsieur Sourou de leur apporter la preuve contraire de cette réalité.
Au terme de ses propos, le PPA-CI a rappelé à monsieur Sourou Koné que les nombreuses irrégularités flagrantes relevées sur la liste électorale, le tango juridique observé entre quel texte appliqué pour les délimitations des circonscriptions électorales prouvent que la CEI reste un appendice du pouvoir RHDP.
Le PPA-CI qui entend défendre avec ténacité ses intérêts reste vigilant sur le dossier du Président Laurent et reste mobilisé pour se battre contre toute les formes d’injustice qui concernerait son Président. Aussi, le Parti en appelle à la responsabilité du Président de la CEI relative à la décision à haut risque que veut prendre unilatéralement monsieur Sourou Koné.
Fernand Appia