Le patriotisme désigne le dévouement d’un individu envers le pays qu’il reconnaît comme étant sa patrie.
Le patriotisme est très important pour la loyauté. Il est bâti sur l’amour du pays qui est à la fois une loyauté raisonnable et un lien affectif. L’amour du pays doit se développer sur une base raisonnable et rationnelle. C’est pourquoi les valeurs communes que partagent l’ensemble des citoyens sont très importantes. Dans ce contexte, chacun doit se sentir propriétaire de la République et des valeurs de la République, avoir de l’intérêt pour la Patrie et la Nation.
En effet, notre pays qui a des liens séculaires et fraternels avec le Mali est touché dans sa dignité par la junte militaire au pouvoir qui vient d’inculper 49 de ses valeureux militaires déployés pour le maintien de la paix dans ce pays autrefois Frère. Une inculpation à relent de prise d’otage vu la « rançon » demandée avant la libération des inculpés lors des négociations. C’est dans cette crise diplomatique que certains citoyens ivoiriens, certains cadres et leaders d’organisation politique se désolidarisent de l’assaut patriotique de soutien à notre grande muette qui est apolitique pour apporter leur soutien à l’outrecuidance de la junte militaire malienne qui a inculpé nos 49 soldats.
Où est donc passé notre sursaut d’orgueil et notre patriotisme d’antan ?
La parole omniprésente et banale dans le microcosme politique ivoirien a perdu sa capacité de lier, d’unir. Le sentiment d’une fracture croissante entre les mots et la réalité, entre les discours et l’action, accentue le délitement civique. Comme il devient difficile pour les pourfendeurs de la République de dire « notre Président », « notre gouvernement », « notre nation ».
Or renforcer la résilience de la nation par la consolidation de la cohésion nationale devant cette forfaiture malienne devrait être la préoccupation de l’ensemble des ivoiriens. La polarisation croissante des débats pourrait exacerber certains clivages identitaires plutôt que les apaiser. Pourtant, le débat démocratique est nécessaire et témoigne, de façon positive, d’une réflexion des ivoiriens sur un passé complexe et un avenir commun à construire.
Nul n’ignore que notre armée est un acteur de la cohésion nationale et concourt à la résilience nationale. Cette image positive risque de s’effriter d’autant plus que la cohésion nationale est aussi fragilisée par des discours antirépublicains prônés, par les Anti-OUATTARA.
Dommage que notre patriotisme ait perdu ses couleurs.
Idriss DAGNOGO