Dans la présente missive, le Sénateur Allomo Paulin s’adresse au ministre Adama Koné, candidat provisoire du RHDP aux prochaines Régionales dans la Marahoué. Il l’interpelle sur sa responsabilité au cas où il perdrait ce scrutin capital. Ci-dessous l’intégralité de la lettre ouverte.
‘’Monsieur le ministre, je m’adresse à toi ce matin en ma qualité non seulement de frère aîné mais aussi et surtout de doyen des élus RHDP de la Marahoué. A ce titre, j’ai une responsabilité morale vis à vis des électeurs de la Marahoué et, surtout, vis à vis de la direction de notre grand parti, le RHDP.
Monsieur le ministre, au moment où j’attendais chez moi ta visite en ma qualité d’aîné pour que tu m’annonces tes intentions politiques dans la Marahoué, surtout que tu es un élu, sans électorat dans la Marahoué, j’apprends que tu es à ta deuxième réunion où tu annonces à la population que tu es le candidat du président.
Monsieur le Ministre, les candidatures au niveau de la Marahoué sont suscitées par les populations car moi qui te parle, en 1980, même si tu étais jeune, je sais que tu as appris que j’étais le candidat du chef Vandou Fofana, du député Vamery Doumbia, du chef Jules Koffi, du ministre N’Dia Koffi, et de toute la communauté Yowlè, du chef Pafora Yoda, des différents chefs composant la Marahoué, de Bonon jusqu’à Pkapkabouo.
Je t’apprends que le premier député de Bouaflé s’appelle Vamery Doumbia et il est de Samatiguila donc dans la Marahoué, nous avons dépassé le problème des origines. Ce n’est donc pas ce qui est en cause dans ton cas. Notre principal souci, c’est d’avoir le candidat dont nous sommes sûr qu’il peut gagner. Or, en l’état actuel des choses, tu ne peux pas gagner une élection dans la région de la Marahoué.
Les enjeux électoraux aujourd’hui sont très importants car tout candidat RHDP qui va perdre compromettrait l’électorat de notre candidat à la Présidence de la République. J’ai reçu à mon domicile ici le maire de Bonon. Convaincu par mon argumentaire, il a promis venir avec toi pour que je te parle. J’ai aussi reçu le député Chico, je lui ai fait la même démonstration qui te donne toujours perdant. Tout le réseau des vrais informateurs te donnent tous perdant. Tu es dans le même cas que mon neveu Yao Etienne dans la commune Bouaflé. Est-ce que tu peux me dire que mon neveu Yao Etienne peut gagner dans la commune de Bouaflé ? Si le président a de l’estime pour toi, ne vient pas gâter son nom par un cuisant échec. Car, une éventuelle déconvenue retomberait sur lui. Ne l’oublie pas. Est-ce que tu es prêt à endosser cette lourde responsabilité de la perte de l’électorat de la Marahoué vis à vis de ZZ?
Le mot d’ordre actuel dans la Marahoué est de t’approcher, de tirer le maximum d’argent de toi, pour ensuite aller voter ZZ. Celui qui peut battre aujourd’hui ZZ s’appelle Zoro Epiphane à qui personne ne peut reprocher son militantisme au niveau du RDR et du RHDP par rapport à toi.
Tu ne peux dire à Bouaflé que le Président te préfère par rapport à Zoro. Aucun d’entre vous ne peut dire qu’il a fait plus d’efforts que Zoro. Le ministre Zoro Bi Ballo a déjà affronté ZZ. Il connaît à peu près les plus de 300 villages de sa région dont tu ne connais pas le dixième. Ce qui va immanquablement jouer contre toi le jour-J.
Aux dernières élections, le ministre Zoro a eu 30%, ZZ a eu 38%. Quand tu ajoutes les pourcentages de Adjé et Boti Bi, il serait passé librement et depuis qu’il est là, il continue à améliorer son électorat. D’ailleurs, il est le seul qui est capable dans l’état actuel de la configuration de la scene politique régionale de battre ZZ parce qu’il connaît mieux le terrain que toi.
Arrête de dire à Bouaflé qu’on rejette ta candidature parce que tu n’es pas Gouro. Ce n’est nullement une question de Gouro ou de Dioula mais nous sommes obligés de mettre à ce poste le candidat qui est capable de gagner et pour l’heure, c’est Zoro qui peut le faire, qu’il soit Gouro, Dioula, Yowlè importe peu. Nous militants, RHDP, nous avons le devoir de faciliter la tâche au président de la République en marchant dans la vérité au lieu de prendre son nom dans toutes les réunions en disant ‘’je suis le candidat du président’’. Les gens te poussent à te faire perdre la petite estime et la petite confiance que le président a pour toi.
Monsieur le ministre , de par mon exposé, tu comprends là qu’une telle responsabilité ne se prend pas entre deux camarades. Cela se discute entre responsables pour que chacun soit à la place où il peut faire gagner le parti. Si on est devant une porte, tant qu’on n’a pas la clé, on ne peut pas rentrer. C’est pour cela que je t’invite à une rencontre pour qu’on débatte publiquement de cette responsabilité que nous allons assumer tous car le problème électif n’est pas une question de nomination mais une élection.
Merci, j’attends ta visite pour avancer. Toutes mes portes te sont ouvertes.
Ton grand frère
Le Sénateur Allomo Paulin