Le mercredi 08 février 2023, le ministère des transports à travers la direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP) a organisé une visite des installations sécuritaires sur les flottes lagunaires à Abidjan. A cet effet, le colonel Touré Oumar, Inspecteur principal de la sécurité des navires a donné des explications sur la visite technique des bateaux, la délivrance du permis de navigation, le contrôle des navires étrangers et bien d’autres aspects en rapport avec le transport lagunaire.
La semaine de la sécurité routière lancée depuis le 03 février 2023 ne concerne pas que le secteur routier, elle prend en compte le transport lagunaire. Ainsi, le mercredi 08 février 2023, lors d’une visite des flottes lagunaires à Abidjan le colonel Touré Oumar, Inspecteur principal de la sécurité des navires a donné des éclaircissements sur la visite technique des bateaux et la délivrance du permis de navigation.
A ce sujet, le colonel Touré Oumar a fait savoir que tous les bateaux immatriculés en Côte d’Ivoire sont soumis à une visite technique avant la délivrance d’un permis de navigation. La direction générale des affaires maritimes et portuaires (DGAMP) est la seule administration habilitée à délivrer le sésame nécessaire pour naviguer sur le plan d’eau lagunaire dans le pays. Ainsi, elle intervient à toutes les étapes de la vie du navire : conception, construction au chantier jusqu’à la livraison et des visites périodiques (annuelles ou semestrielles) durant toute la vie du bateau.
Il a ajouté qu’à la suite de cette première visite initiale ou visite de mise en service, les navires suivront chaque année une visite annuelle, après avoir effectué des travaux d’entretien en cale sèche ou dans un chantier naval. Sont soumis à la visite technique, les bateaux à passagers (pinasses, bateaux-bus), les tines et pirogues de transport à moteur, les bateaux de servitude (remorqueurs, vedette d’avitaillement…), les bateaux de pêche, les dragues et bateaux de plaisance, etc.
En plus des visites mentionnées, les bateaux à passagers doivent se soumettre à une visite semestrielle selon la réglementation maritime ivoirienne. « Les visites sont semestrielles pour les bateaux à passagers et annuelles pour les autres types de bateaux. Entre deux visites d’une même embarcation, le contrôle du maintien du bon état de navigabilité de l’embarcation échoit alors à d’autres services de la DGAMP notamment la Police maritime. À l’issue de ces contrôles, les navires aux normes reçoivent un titre de sécurité, c’est-à-dire un permis de navigation >>, a rappelé le colonel Touré Oumar.
A noter que la visite technique du navire consiste à vérifier la conformité de l’engin par rapport à la réglementation nationale. Elle porte sur la structure du bateau, c’est-à-dire la coque, les équipements à bord, les équipements de sauvetage, les équipements de lutte contre les incendies, les équipements de navigation, les équipements de premiers soins, le permis de conduire et les navires à propulsion mécanique du conducteur.
Se rapportant aux propos du Colonel Touré Oumar, il est à retenir que la nature des défectuosités constatées à la suite des visites techniques diffère d’un moyen de transport à un autre. Ainsi, pour les Pinasses, il est constaté souvent au cours des inspections des moteurs inadaptés à la navigation maritime (moteurs de camions de seconde main), matériels de sauvetage (gilets) en nombre insuffisant, absence d’extincteurs ou extincteurs inadaptés, nature de la coque inadaptée au transport de passagers ou encore vieillissement ou mauvais état général de la coque…
Pour les bateaux modernes, ce sont les pannes de moteurs, absence de pièces de rechange, matériels de communication défectueux, absence de licence radio, absence de système d’extinction fixe d’incendie à la machine, Incapacité à produire certains documents administratifs (rôle d’équipage), incapacité de respecter les périodes de visite de sécurité. Il est constaté particulièrement une absence d’équipements radio pour les bateaux bus de la SOTRA.
Les inspecteurs de la DGAMP vérifient également l’état de navigabilité de tous les navires étrangers en escale dans les ports d’Abidjan et de San Pedro. Ils procèdent à cet effet au contrôle des documents du navire (Certificats et autres documents registres) et des marins (certificat, contrats…), au contrôle de la structure et des équipements (équipement de sauvetage, équipements de navigation…) ainsi que des conditions d’exploitation des navires.
<< Environ 900 navires sont contrôlés à Abidjan et 150 navires contrôlés à San Pedro chaque année. Une dizaine de navires détenus chaque année et sont libérés à la suite de la correction des déficiences ayant occasionné l’interdiction d’appareillage>>, a laissé entendre le colonel Touré Oumar.
Pour ce qui concerne l’organisation de l’examen du Permis de conduire Bateau, le Colonel a fait savoir que les candidats sont les auditeurs des structures de formation agréées par la DGAMP. A la fin de la formation, ils doivent passer les épreuves théoriques et pratiques (bateaux écoles) pour l’obtention du Permis A ou du permis B.
Quant à l’effectif des inspecteurs des navires, il se compose d’un inspecteur principal (directeur), 11 inspecteurs de la sécurité des navires et 25 collaborateurs. Les inspecteurs sont formés à l’ENA (administration) et suivent des formations techniques spécialisées dans les instituts de formation agréés par l’OMI (Italie, Belgique, Japon…).
Fernand Appia (Sercom Ministère des Transports)