Diplômé de l’Ecole des sciences et techniques en journalisme professionnel de Paris, (Esj Paris), également diplômé de l’école des hautes études en sciences sociales, à l’université de Lyon 3, Bamba Alex Souleymane est très connu du monde des médias en Côte d’Ivoire, ancien présentateur à la télévision ivoirienne, celui qui officie aujourd’hui dans le monde des affaires en qualité d’apporteurs d’affaires, a tenu à réagir sur la crise qui secoue la Fédération ivoirienne de football (Fif). Voici l’intégralité de sa déclaration.
Ce que je crois…
par Bamba Alex Souleymane
J’ai suivi les différents avis enflammés des uns et des autres. Je continue d’écouter les murmures et autres réactions rugueuses, émises par les pour ou contre, des potentiels protagonistes de ce mélodrame sportif que vit la Côte d’Ivoire.
Depuis la mise sous coupe réglée de la Fif par la Fifa et la Caf, en décembre 2020, plus rien n’a été comme par le passé. Le milieu et l’environnement de notre foot, se sont littéralement dégradés. Son fondement unitaire a volé en éclats. Désormais, c’est la foire. Le marché. Chacun y va de ses sarcasmes, certitudes fondées ou pas. La passion l’emporte plus que de raison. Les antagonismes sont sans pitié. Les Journalistes font feu de tout bois. Chaque camp fourbit des armes acérées pour chercher à détruire l’autre.
La Fifa est en train de rabaisser et de banaliser notre pays.
Comment démêler l’écheveau ? Il faut s’appuyer voire savoir s’appuyer sur les réussites du passé.
A-t-on besoin de parrainage pour devenir Président ? Seuls les clubs votent. D’où vient ce sésame ? Quelle est cette intrusion dans la gestion de notre foot ?
Vouloir imposer un candidat ? Moi je n’ai aucune préférence. Pour autant, je ne suis pas moins attentif aux slogans ainsi qu’aux qualités dont on affuble des candidats. L’Etat ivoirien doit réagir.
Pourquoi vouloir imposer un candidat ? Pourquoi tant de tripatouillages ? Toutes ces contorsions des textes ?
Textes pourtant discutés à l’AG et amendés par les clubs. La Fifa n’avait pourtant pas fait d’objections de fond sur cette procédure. Pourquoi et pour quelle raison fondamentale on voudrait décider du rejet des dispositions réglementaires pour voter librement par les clubs qui, nolens volens, restent les maîtres du jeu.
Celui qui n’a pas compris cela pourrait se perdre mille fois ; en conjectures parce que la réalité a pour fondement l’existence des clubs structurés en statuts et règlement intérieur conformément aux textes de la Fifa et de la Caf.
Vouloir forcément trouver des arguments fallacieux et nébuleux, on finit par se perdre dans ses propres contradictions.
Le football est, dit-on, l’opium du peuple. Comme tel, il touche et concerne tout le monde à la fois et chaque aficionado est fondé à croire qu’il est un spécialiste. Et comme tel, lui aussi ; pense qu’il a la science infuse ou bien la solution. Comme tel, il pense peut-être à raison que sa perception personnelle doit prévaloir sur celle des autres qui ne la partageraient pas. Là se situe l’une des très grosses difficultés de l’analyse rationnelle objective autant que possible d’une situation dans laquelle se trouve plongé dans des contradictions abyssales le football ivoirien.
Il est clair cependant que l’on relève trop d’élucubrations et de postures sentencieuses parce que depuis la nuit des temps parrainage ou pas (je ne sais même pas à quoi ça sert) pour être candidat à la présidence de la Fif, n’importe qu’elle citoyen porté par un club peut briguer le suffrage des autres clubs pour accéder à la présidence de la fédération de football de son pays en l’occurrence la Côte d’Ivoire.
Alors pourquoi tant de tracasseries et d’obstacles fictifs ? Ah l’homme, comment cette espèce volatile, insaisissable et pourtant dotée d’une conscience humaine, peut-il se comporter comme si les valeurs morales étaient en l’espèce du beurre, sans intérêt et qu’on a l’impression qu’il y a une volonté d’imposer une gouvernance avec des hommes que la Fifa-Caf auront choisis. La nomination du Cornor-fif en janvier 2021 a obéi à cette logique et en est une illustration patente.
La Fifa veut changer les règles du jeu en plein match. Les manœuvres de diversion vont à l’encontre des valeurs du foot. Infantino et Motsépe (anciens ramasseurs de balles) ne peuvent réinventer le foot et en modifier le fondement organique.
Il y a manifestement une INTRUSION inacceptable de la tutelle internationale dans un processus local qui se passe dans les règles de l’art en tenant compte des textes de la FIF. Tout citoyen qui aspire à diriger la FIF peut faire acte de candidature.
Si les clubs l’élisent, tant mieux. Or, en l’espèce, tout porte à croire que l’on voudrait infantiliser les organes dirigeants du football d’un pays qui est devenu à force de travail, de persévérance et d’investissement l’une des grosses pointures du football africain, champion d’Afrique à deux reprises et 3 fois mondialiste.
Tout n’est certes pas parfait et tout ne sera jamais parfait ni pour la Côte d’Ivoire ni pour aucun autre pays dans le monde, mais de grâce que l’on laisse à la FIF suffisamment de liberté pour penser son football et le faire rayonner avec ses propres compétences, ses propres rêves et ses ambitions.
Que l’on se souvienne, après plusieurs tentatives et autant de sacrifices, que c’est avec un Ivoirien à la tête de la sélection en 1992 que nous gagnâmes notre première étoile…
Le football, comme la vie, est une école. Et ceux qui en savent beaucoup ou assez, parlent peu. Tout se joue sur le rectangle vert et au fond des filets dans le respect de l’adversaire et des règles de la discipline.
Bamba Alex Souleymane
Journaliste consultant
Juriste