La CEDEAO après avoir levé les sanctions économiques et financières sur le Mali relatives au coup d’Etat de la junte militaire se retrouve à nouveau confrontée à une crise politico-diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Une crise qui relève de l’arrestation et l’inculpation injustes de 49 militaires ivoiriens accusés de vouloir déstabiliser le pouvoir de la junte militaire. Malgré les négociations ordonnées par l’organisation sous régionale par l’entremise du président Togolais Faure GNASSINGBÉ, afin de trouver une issue honorable, la situation demeure irréversible. C’est le statu quo. Par ailleurs, le Président en exercice de l’Unité Africaine (UA) le Président Sénégalais Macky SALL s’est rendu au Mali pour les mêmes raisons sans résultat probant.
Devant cette intransigeance des autorités maliennes, quels sont les moyens coercitifs légaux dont dispose le gouvernement ivoirien pour contraindre Bamako à libérer ses 49 soldats inculpés injustement ?
En effet, la carte de la négociation en cours semble avoir atteint ses limites. Or c’est un outil de première importance dans les relations entre acteurs politiques, et qui permet de régler pacifiquement des différends ou des conflits liés aux intérêts divergents, et aux clivages sociétaux profonds. Outre qu’elle permet de régler les suites de conflits, la négociation en politique permet donc surtout de régler les différends autrement qu’en recourant à la violence physique. Cependant, le recours à la négociation ne signifie pas que les rapports de force, les tensions, voire certaines formes de violence verbale ou symbolique, sont absentes du contexte ou du processus de négociation, bien au contraire elle s’inscrit souvent dans un cadre complexe dans lequel une certaine agressivité peut apparaître. Néanmoins, la négociation devrait aboutir à un compromis cardinal.
Si nous regardons l’histoire moderne des nations, nous remarquons que chaque fois qu’un pays viole des traités internationaux ou régionaux ou kidnappe des citoyens d’un autre pays des sanctions lui sont imposées. Ces sanctions sont des outils de diplomatie coercitive. Elles sont généralement d’ordre économique et financier. Ces mesures sont au préalable une alternative à l’action militaire.
Alors si la junte militaire persiste dans ce bras de fer, elle ne laisse malheureusement pas le choix à la Côte d’Ivoire qui sera obligée de créer une récession au Mali. L’impact de cette inflation malheureusement causerait de grands dommages et de grandes souffrances à la population civile, y compris aux citoyens qui s’opposent au diktat de la junte. La mort dans l’âme ce sera le prix à payer pour faire plier la junte militaire.
Idriss DAGNOGO