Finies les joutes oratoires et les batailles de chiffonniers engendrées pour la conquête de l’instance dirigeante de notre football (Fif).
Un président a été élu et, très vite il a mis en place les organes chargés de l’animation de l’institution qu’il aura à gérer pendant quatre ans.
Au regard du contexte dans lequel s’est déroulée l’élection (Fif) qui l’a porté au perchoir, il ne fait l’ombre d’aucun doute que tout acte posé par lui passera sous le feu du jugement sans concession de nombre d’observateurs de la marche de notre football. Les défis qui se présentent donc au nouveau président sont incontestablement nombreux. Mais pour l’ensemble des acteurs, le choix de l’entraineur principal de l’équipe nationale, constituait à lui seul, le signal à même de donner une orientation de ce qui nous attend dans la remise à un niveau enviable de notre football.
Certes, le choix d’un entraîneur n’a jamais fait l’unanimité dans aucun pays au monde, mais, de là à aller nous dénicher un septuagénaire qui, de surcroît était au chômage après avoir été renvoyé comme un malpropre, il y a un très mauvais pas qui a été franchi.
Et pourtant, ce ne sont pas les compétences à ce niveau qui manquaient. Tant au plan international qu’au niveau local.
Mais quand on a écouté le mépris et le dédain avec lequel le président de la FIF a dépeint nos entraîneurs nationaux, il n’y a aucun doute que le complexe du petit blanc a encore de beaux jours devant lui dans notre pays. Comment en effet, après plus de soixante deux ans d’indépendance, un responsable à ce niveau se permet de dire que sans la présence d’un blanc à nos côtés, aucun de nos entraîneurs nationaux, n’a la capacité de conduire notre équipe nationale de football vers des sommets tels que ceux que le Sénégal connaît en ce moment.
Malheureusement, cette tendance se généralise et nous ne sommes donc pas surpris du retour en force dans toutes nos administrations publiques aujourd’hui de ceux qu’on appelle, avec déférence et respect, « assistants techniques, experts ou coopérants « .
Sommes nous encore dans ce schéma où decider nous même de notre développement, avec nos propres valeurs, nos propres codes , adossés à notre culture sans la présence d’un blanc à nos côtés , serait pure illusion ?
Fort heureusement, le temps vient et il déjà là, où la génération consciente est prête à relever le défi en congédiant tous ces renégats qui se complaisent dans les salons de la condescendance.
Longtemps après les critiques de David Diop dans son recueil de poèmes, » Coups de pilons » , ils reviennent à la surface. Mais plus pour longtemps car leurs jours sont désormais comptés.
Henri César Sama, ancien ministre de la communication