Le procureur de la République, Adou Richard a animé une conférence de presse le lundi 27 décembre 2021. Objectif, présenter le rapport sur les événements qui ont émaillé la présidentielle de 2020.
Le juge y a lâché quelques affirmations qui pourraient laisser croire que les semaines qui viennent seront mouvementées pour le corpus politique ivoirien. Notamment, « tous ceux qui ont contribué à la désobéissance civile des élections présidentielles de 2020 seront poursuivis », « ils subiront toutes, la rigueur de la loi pénale. L’objectif étant de lutter contre l’impunité des auteurs des infractions graves commises surtout à chaque période électorale », etc. Non sans insister sur le bilan de cette période triste. 85 morts et 500 blessés.
Comme on peut le constater, c’est un doigt bien accusateur du procureur sur l’opposition ivoirienne. Pourtant, cette opposition était regroupée en coalition au moment des faits. Une coalition que dirigeait le président du PDCI RDA, Henri Konan Bédié.
On se rappelle, à l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’Ivoire, il y a eu de fortes tensions dans le pays. Cela malgré les appels de la communauté internationale. L’opposition réclamait une réforme de la CEI (Commission électorale indépendante) mais aussi, le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara qu’elle trouvait anticonstitutionnelle vu que le président y allait pour un troisième mandat qui n’est pas autorisé par la loi fondamentale. Quand bien même la constitution changée entre temps, en 2016, avait remis les compteurs à zéro, selon ses partisans.
Dans la foulée, un « boycott actif » du scrutin est lancé à la fois par Henri Konan Bédié, du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Pascal Affi N’Guessan, qui était à la tête de la frange du Front Populaire Ivoirien (FPI) reconnu par les autorités. Des émeutes s’en suivirent dans plusieurs localités du pays causant le bilan mentionné plus haut.
Après le scrutin qui, selon l’opposition a connu très faible participation, elle décide créer un Conseil national de transition (CNT), ne reconnaissant plus Alassane Ouattara, le président élu comme tel. Pascal Affi en était le porte-parole et Henri Konan Bédié, le président.
Si donc, on s’en tient aux propos de Richard Adou, le procureur, le président Henri Konan Bédié qu’il n’a pas osé citer nommément devrait être poursuivi. Affi N’guessan étant déjà sous contrôle judiciaire après avoir passé plusieurs mois en prison.
Adou Richard a aussi indiqué qu’à ce jour, deux cent trente-trois (233) personnes impliquées à divers degrés dans la commission de ces infractions graves ont été interpellées dans plusieurs localités du pays et quarante (40) autres personnes ayant été formellement identifiées sont activement recherchées pour avoir participé à ces évènements. Et que la majorité de ces personnes a bénéficié d’une mise en liberté provisoire ou a été placée sous contrôle judiciaire. Et qu’il n’en reste plus que onze (11) personnes qui sont toujours détenues préventivement.
Chris Monsékéla.