La situation à la mairie de Hiré (220 kilomètres d’Abidjan, dans la région du Lôh Djiboua) a évolué. L’étau se resserre sur le maire Gilbert Francis Kacou. Quatre de ses 5 adjoints, qui forment avec lui la Municipalité, ont, dans une déclaration, ce samedi 6 juillet 2024, décidé de se « désolidariser » de lui.
Marcellin Akafou, le 1er adjoint au maire, Koné Zié Mamadou, le 2ème, Coulibaly Nadiara, la 3ème et Boussou Pierre, le 5ème disent se « désolidariser » désormais du maire Gilbert Francis Kacou élu de Hiré. Ils estiment qu’il devrait rendre le tablier.
On se rappelle, il y a quelques jours, le mardi 2 juillet 2024, des populations avaient pris d’assaut l’enceinte de la mairie. Pour empêcher de se tenir, un conseil municipal. Les manifestants réclamaient le départ de Gilbert Francis Kacou de la tête de la mairie. Leur prétexte premier, celui-ci avait trahi leur vote en quittant le RHDP (Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix) qui l’avait proposé comme candidat aux dernières élections qui l’ont vu élire.
Avec la déclaration ce samedi des quatre adjoints au maire, on peut aisément dire que les carottes sont sur le point de cuire pour le maire Gilbert Francis Kacou. Car, selon l’article 29 de la loi portant organisation et fonctionnement des conseils, ceux-ci ne « peuvent siéger que lorsque la majorité de leurs membres en exercice assistent à la séance ». Dans le cas d’espèce, les choses pourraient se compliquer. Vu que les 4 « désolidarisés » pourraient entraîner dans leur élan une bonne partie du conseil qui comporte (pour Hiré) 50 membres. Surtout que, sur les 50 membres, 40 sont formellement identifiés comme des militants du RHDP.
Au demeurant, A ce stade de la situation, le ministère de tutelle, le ministère de l’intérieur et de la sécurité pourrait bien s’inviter dans les débats. L’article 42 de la même loi l’y autorise. Il stipule, qu’« en cas de dissension grave au sein des Conseils mettant en péril le fonctionnement normal et la gestion des collectivités territoriales, l’autorité de tutelle œuvre à l’aplanissement de la dissension. En cas d’échec, le Ministre en charge des collectivités territoriales en rend compte par une communication en Conseil des Ministres qui l’autorise éventuellement à suspendre par arrêté le Conseil concerné. La suspension d’un Conseil ne peut excéder trois mois renouvelables une seule fois. Si, à l’issue du délai susmentionné, la situation perdure, le Conseil peut être dissout par décret pris en Conseil des Ministres. La démission de la moitié au moins des membres d’un Conseil peut également, sur communication du Ministre en charge des collectivités territoriales, entraîner la dissolution dudit Conseil par décret pris en Conseil des Ministres ».
Ce samedi, il est clair que la Municipalité qui est une entité très importante (C’est en son sein que se débattent les questions budgétaires) a volé en éclat. Le maire Gilbert Kacou ne reste plus qu’avec son 4ème adjoint. A deux, même si ce n’est pas impossible qu’ils gèrent la mairie, puisque la loi a prévu ce cas de figure, l’atmosphère est devenue si délétère que le ministère finira par entrer dans le débat.
Franck ETTIEN