En dépit des nombreux défis qui demeurent, du travail a été fait conjointement par les 15 États de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la lutte contre la désertification et les résultats sont là.
Cette information a été donnée, le jeudi 12 mai 2022 à Abidjan, par le commissaire en charge de l’Agriculture, de l’environnement et des Ressources en Eau à la CEDEAO, Sékou Sangaré, au cours d’une conférence de presse dans le cadre de la Cop 15.
Selon Sékou Sangaré, depuis le début des années 70, des programmes sous-continentaux et continentaux décidés par le Sommet des Chefs d’État ont été mis en œuvre.
Il s’agit, notamment, du Programme régional d’aménagement intégré du massif de Fouta Djalon, en Guinée (considéré comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest du fait que la plupart des grands fleuves ouest-africains y prennent leur source et qui est fortement menacé par la dégradation) depuis 1978 au sommet de l’Union africaine.
D’autres résultats sont là. Notamment, la création de la Grande Muraille verte (qui part du Sénégal jusqu’à Djibouti et dont l’objectif est de récupérer 100 millions d’hectares de terres impactées par la sécheresse et la désertification) qui se développe avec des résultats extrêmement importants. De même que le travail fait par le Comité inter-États de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) que les gouvernements ont décidé de mettre en place après la grande sécheresse des années 73 avec pour objectif clé de définir et de mettre au point des technologies qui permettront d’assister les producteurs, les éleveurs, les acteurs ruraux dans l’atténuation de l’impact de la sécheresse.
Le commissaire de la CEDEAO qui a salué L’initiative d’Abidjan proposé par le Président Alassane Ouattara, a souhaité que la Cop15 serve de tournant décisif à la mobilisation de tous les pays, de tous les acteurs mondiaux pour qu’aussi bien au niveau mondial qu’africain, et surtout dans notre région ouest-africaine, « nous puissions travailler la main dans la main pour accélérer le travail de la lutte contre la désertification et renforcer les actions d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique ».
Il a rappelé que la désertification est une préoccupation majeure de notre région et du monde parce que cette désertification détruit la vie, détruit la fertilité du sol.
»La durée de la saison pluvieuse tend à être toujours réduite, la quantité de pluie tombée suivant les années ne cesse de diminuer, les vents violents, les catastrophes naturelles, les inondations, les sécheresses avec des impacts importants sur la baisse de la productivité et de rendement des cultures dans les champs sont visibles. C’est une préoccupation majeure parce que la vie de l’homme, n’est possible que si nous gardons l’harmonie entre l’être humain et les ressources naturelles (arbres, sols et eau, etc.) de façon générale. Et cette préoccupation est mondiale aussi », a-t-il déploré.
Certes, le processus de désertification est beaucoup plus visible et beaucoup plus préoccupant au Sahel (au Niger, au Burkina Faso, au Nord du Nigéria, au Mali, au Nord du Sénégal, au Cap Vert), a reconnu Sékou Sangaré. Mais, il est également ressenti dans les autres pays car »il n’y a aucun pays de notre espace ouest-africain qui soit épargné par ce processus de désertification avec son lot de vagues de chaleur et les variations climatiques qui sont devenues extrêmes partout dans nos pays ».
Pour relever le défi le plus important, notamment l’inversion de la tendance à la dégradation des ressources naturelles et à la désertification, Sékou Sangaré en a appelé à l’accroissement des financements, mais également à des financements innovants, pour lancer un processus de reboisement continu et soutenu, lutter contre les feux de brousse et entreprendre d’autres actions locales et régionales de lutte contre la désertification.
Il a aussi encouragé la coopération régionale pour faire bénéficier des fruits de recherches de nouvelles productions culturales respectueuses de l’environnement (nouvelles variétés de riz (Nerica), de cacao (Mercedes), de manioc, de maïs, de mil, de sorgho, etc.), l’action citoyenne, la responsabilité sociale des entreprises, la responsabilisation des collectivités décentralisées, la forte implication de la société civile et de la presse.
Il a aussi recommandé que les banques sous-régionales comme la BIDC, la BOAD, financent de plus en plus des projets environnementaux et que des prélèvements soient faits au niveau des entreprises qui exploitent les ressources naturelles de sorte que ces fonds soient réinvestis dans la restauration de l’environnement.
CICG