La problématique des sachets plastiques demeurent une préoccupation en Côte d’Ivoire. Après le décret d’interdiction pris par le gouvernement, les habitudes des Ivoiriens n’ont pas changé. La question lancinante est donc la raison de la prise d’une telle mesure si les conditions de son application ne sont pas réunies?! Idriss Dagnogo notre analyste jette un regard sur ce sujet.
Gouverner c’est prévoir et agir. L’Etat de Côte d’Ivoire a consacré d’énormes fonds dans l’assainissement de la ville d’Abidjan en prévision aux inondations qui endeuillent chaque année les populations et causent de grands dégâts matériels. Une des causes et non des moindres des inondations est due manifestement à l’activité humaine qui est régie par les lois et règlements. À cet égard nos gouvernements ont la responsabilité de faire respecter ces lois et règlement de gré ou de force. C’est un devoir de leurs prérogatives régaliennes.
En effet, tout le monde est unanime et c’est un secret de polichinelle que les effets et l’impact des sachets plastiques sur notre environnement et naturellement sur les réseaux d’assainissement de nos villes sont l’une des conséquences des calamités et désastre que nous connaissons en saison des pluies.
L’Etat de Côte d’Ivoire dans sa politique de mettre un terme à la pollution plastique a pris un décret le 20 mai 2013 interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’usage du plastique. Il s’agit du décret du n°2013-327 du 20 mai 2013. Ce décret qui devait connaître une application effective à compter de novembre 2014 a toujours peiné dans sa mise en œuvre. Après quelques discours d’éveil, de sensibilisation des autorités à la prise du décret, son application est renvoyée aux les calendes grecques. Nous constatons à notre corps défendant la recrudescence de l’utilisation du plastique. L’utilisation est faite aux yeux de tous, du vendeur d’eau dans la rue aux commerçants installés dans un magasin en passant par les consommateurs. La grande majorité des commerces utilisent les sachets comme moyen pour l’emballage de leurs produits. Le sachet plastique apparaît donc comme un élément indispensable à la vie du citoyen ivoirien pour ensuite devenir son pire cauchemar pendant la saison des pluies. La quasi-totalité des déchets plastiques sont abandonnés dans la nature, obstruant et dégradant les ouvrages d’assainissement et de drainage.
Nous sommes éberlués par la déclaration du Ministre de l’assainissement et de la salubrité Bouaké FOFANA qui affirme que la Côte d’Ivoire produit 200 mille tonnes de déchets plastiques. Cette affirmation est-elle de l’autodérision ? Qui en est donc responsable ? Quelle est la solution envisagée et pratique pour freiner le fléau ?
Il est certes bien de prendre des décrets, des arrêtés et voter des lois mais si leur application n’est pas respectée c’est donc un non-sens.
Nous pensons qu’il faut prendre à bras le corps le problème des sachets plastiques pour garantir un cadre de vie meilleur et un environnement sain pour chaque ivoirien.
Idriss DAGNOGO, Ingénieur énergétique