A mesure qu’approche l’élection présidentielle de 2025, le PDCI-RDA et son président, Tidjane Thiam posent des actes qui questionnent sur la capacité de ce parti à dépasser ses contradictions internes pour appréhender les enjeux nationaux sans a priori. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, pour l’instant, l’émission « Le débat politique » de la RTI 1ère chaîne interrompue le 25 février 2025 pour un fallacieux préalable.

Et de deux. Ça fait, en effet, deux fois que le PDCI-RDA de Tidjane Thiam refuse de participer à des débats télévisés sous de faux prétextes. Qu’on en juge. La première fois, c’était l’émission NCI 360 de la chaine éponyme à laquelle le représentant du plus vieux parti d’Afrique après l’ANC de l’Afrique du Sud, refusait de prendre part. Et sous quel motif ? Tout simplement, parce que l’un des chroniqueurs de ladite émission, Pr Arthur Banga a fait un post sur sa page Facebook pour dire que le débat serait « sanglant » et qu’il allait déconstruire le discours du PDCI-RDA sur l’éligibilité de son président, Tidjane Thiam. Il n’en a pas fallu plus pour faire décamper la formation doyenne dont le porte-parole, Bredoumy Soumaila a jugé nécessaire et utile de produire un communiqué pour justifier l’absence du représentant de cette formation à ce débat de décryptage de l’actualité politique nationale et internationale. Quelle fébrilité ! Quel manque de maturité aussi. Parce qu’un parti responsable aurait adopté une autre posture. Mais, le PDCI-RDA a choisi la politique de la chaise vide. Comme si ce parti était dans une logique que n’ont pas encore saisie les Ivoiriens. Mais, ces derniers ne vont pas tarder à soupçonner ce parti de vouloir se donner les moyens d’asseoir sa stratégie. L’objectif ultime étant de boycotter l’élection présidentielle prochaine.
Comment ne pas le croire après l’acte posé par le représentant du PDCI-RDA, Me Blessy Chrysostome, le 25 février dernier, sur le plateau de la RTI 1ère chaîne où il était invité à l’émission « Le Débat politique » animée par le confrère Hamza Diaby ? Ce soir-là, Me Blessy a posé un préalable qui a conduit le présentateur à mettre prématurément un terme au débat. Il était difficile de tenir ce débat lorsque l’un des participants en conteste, à l’entame, le modus operandi. De toute évidence, Me Blessy est dans une logique. Celle de justifier la posture de son parti visiblement décidé à tout boycotter, la prochaine présidentielle y comprise.

Autrement, comment expliquer aussi l’attitude du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam qui, n’ignorant pas les conditions qui gouvernent l’élection présidentielle, a pris sur lui de se libérer de la nationalité française à quelques mois (08) de cette joute. Sachant très bien que cette « formalité administrative », comme il la désigne, peut prendre entre 6 mois et un an. Qu’est-ce qui lui dit donc qu’il pourra être « libéré » de cette nationalité avant un an ? Et dire qu’il a été élu à la tête du PDCI depuis décembre 2023. Du coup, il aura lui-même créé les conditions pour mettre une grosse hypothèque sur sa candidature. De plus, circonstances aggravantes, il a manqué de transparence sur cette question, puisqu’il a fait croire à ses partisans, cadres et militants, qu’il n’y avait « aucun problème au niveau de sa candidature » au moment de son élection à la tête du parti. Mais, voilà que, justement, au moment il rassurait les uns et les autres, il était encore binational ivoiro-français. Tout cela fait désordre. Surtout que, d’ici à la date du dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle (août prochain), le PDCI-RDA n’aura aucune garantie que son porte-étendard sera admis à compétir. On ne voit pas, non plus, le parti en train de préparer un plan B. Puisqu’entre temps Jean-Louis Billon, qui veut bien porter les couleurs du parti, semble faire cavalier seul.
Franck ETTIEN