Dix ans après la crise post-électorale qu’a connu la Côte d’Ivoire, le Chef de l’État, Alassane Ouattara, réélu pour un nouveau mandat a décidé de mettre en place un ministère chargé de la Réconciliation nationale, avec pour objectif de consolider davantage la cohésion sociale. 22 mois après avoir pris fonction, d’autres pays désirent s’inspirer du modèle ivoirien.
Le ministre tchadien de la réconciliation nationale, Abderahman Koulamallah, a rencontré son homologue ivoirien, Kouadio Konan Bertin dit KKB, dans le cadre d’une visite de travail, ce mercredi 16 novembre à son cabinet.
L’objectif de cette rencontre, selon le responsable Tchadien était de s’inspirer du modèle mis en place par la Côte d’Ivoire pour la réconciliation nationale. M Koulamallah s’est dit admiratif devant la « capacité de résilience » du peuple ivoirien.
« Nous avons été émerveillés par le modèle de réconciliation nationale des Ivoiriens, mais surtout par la grande capacité qu’ils ont eu pour réconcilier, unir et rassembler le peuple ivoirien. Cette capacité de résilience pour la paix est un modèle pour les africains », a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’en tant que nouveau ministre de la réconciliation, il voulait que son action soit une action réussie. « Quel modèle peut mieux nous inspirer que le modèle ivoirien ? », a-t-il enfin interrogé.
Lors de son allocution, le ministre tchadien a également annoncé sa volonté de soumettre « aux plus hautes autorités » de son pays la date du 12 février comme une journée dédiée à la paix, à l’image du 15 novembre en Côte d’Ivoire.
« Cette décision que nous avons prise, c’est pour faire la même chose que vous car c’est une bonne décision. Le 12 février représente, pour les Tchadiens, la première guerre civile au Tchad », a-t-il expliqué.
Quant au ministre Kouadio Konan Bertin, il a fait savoir que cette visite marque, pour le gouvernement ivoirien, un encouragement à maintenir le cap, mais aussi une pression supplémentaire qui le condamne à réussir sa mission de réconciliation et « à ne plus rétrograder ». Poursuivant, il a également fait comprendre que c’est à l’issue des prochaines échéances électorales qu’il sera possible de savoir si la Côte d’Ivoire a réellement retrouvé sa paix.
« Nous avons deux grands rendez-vous que nous préparons, qui vont sans doute confirmer ou infirmer ce que nous vantons aujourd’hui. Le premier, c’est les élections municipales et régionales l’année prochaine. Si nous passons le cap sans violences et sans contestation de résultats, alors nous préparerons le grand rendez-vous de 2025, la présidentielle. Là encore, si nous passons le cap, nous pourrons dire que la Côte d’Ivoire a retrouvé sa paix », a laissé entendre le ministre KKB.
Notons qu’a l’issue de cette réunion de travail entre les deux délégations ministérielles, le ministre KKB a remis à son homologue Tchadien l’organigramme du ministère ivoirien de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale afin que celui-ci s’en inspire. Il a également déclaré que le gouvernement est entièrement disposé à aider aider le Tchad dans cette quête de la réconciliation.
Jean-Marc Gogbeu