Réunis en sommet extraordinaire le 9 janvier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat de la Cedeao ont pris des mesures contre le régime militaire à la tête du Mali actuellement. Au total, douze mesures dont le gel des comptes du pays dans les banques centrales de la sous-région.
Comme on pouvait s’y attendre, ce sommet suscite de nombreux débats dans les Etats membres. Pour l’instant, même si les résolutions ont été prises à l’unanimité ainsi que le révèle le communiqué de la Cedeao, beaucoup de voix s’élèvent contre. Notamment, au Sénégal.
Cheikh Tidiane Gadio, un ancien chef de la diplomatie sénégalaise, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2012 et une personnalité politique panafricaniste de premier plan s’est, dans une interview sur la télévision nationale sénégalaise, insurgé contre la position de la Cedeao. « Quand il s’agit du Mali, il y aura une exception sénégalaise. Vous imaginez le Sénégal en train de soutenir un projet de déclaration de guerre contre le Mali ? Le Sénégal n’ira au Mali que pour soutenir, protéger, parce que c’est un pays frère », Sont-ce là quelques morceaux choisis des phrases chocs que l’homme d’Etat sénégalais a balancés au cours de cet entretien.
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Plus tard, dans la journée, la Confédération des Syndicats autonomes du Sénégal est monté au créneau. Dans une déclaration signée de son Secrétaire général, Elimane Diouf, elle a crié son « indignation » devant les « scandaleuses sanctions prises contre le peuple malien ».
Visiblement, le Mali ne manque pas de soutien dans cette passe. Les sanctions de la Cedeao ne laissent pas indifférent. Même le tout nouveau parti panafricain porté sur les fonts baptismaux par l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo compte se prononcer au cours d’une conférence de presse ce mercredi à Abidjan.
Franck ETTIEN