Ce samedi 07 octobre 2023, au Parc des Expositions d’Abidjan, le Ministre des ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré a fait lecture des conclusions et recommandations formulées au terme des 10 jours d’activités du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA). Ces recommandations permettront au gouvernement de pouvoir adapter sa vision à l’agriculture du futur.
La 6ème édition du SARA avait pour objectif de mettre en avant l’agriculture post-crise, les mécanismes de résilience et d’adapter la vision du gouvernement à l’agriculture du futur. Au terme de toutes les activités (conférences, ateliers), le Ministre Sidi Tiémoko Touré a fait lecture des conclusions et recommandations issues des débats fructueux qui ont eu lieu.
Ainsi, au titre des productions végétales, il a souligné que le Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA 2) qui s’étendant jusqu’en 2025, a joué un rôle crucial dans la résilience de l’agriculture ivoirienne face aux chocs récents. << Des mesures et initiatives ont été prises pour accroître les productions, améliorer la sécurité foncière, relever le niveau de transformation des produits agricoles, renforcer le revenu des différents acteurs, promouvoir la structuration des organisations professionnelles agricoles afin de garantir la compétitivité et la durabilité de l’agriculture, assurer la sécurité alimentaire des populations, tout en créant des richesses équitablement partagées >>, a déclaré le Ministre .
Il indiquera que pour assurer une transformation structurelle de l’agriculture ivoirienne, et sa résilience à tout choc extérieur, l’accent sera mis à court et à moyen terme sur l’accélération de la transformation au niveau local des produits agricoles, le développement de mécanismes innovants de financement et la prise en compte de l’environnement dans le développement des activités agricoles. Cela implique également l’expansion du nombre d’agro-pôles opérationnels, passant de 2 à 5 d’ici fin 2025.
En ce qui concerne les ressources animales et halieutiques, il a souligné que les GAP de production et les difficultés à couvrir les besoins nationaux à partir de la production locale, engendre des importations massives de produits animaux et halieutiques. << Afin de nous permettre de nous rapprocher de notre objectif de souveraineté alimentaire avec une couverture de plus de 65 % des besoins de consommation des populations en produits animaux et halieutiques en 2026 contre 26,7 % en 2019, nous devons nécessairement réaliser des investissements subséquents >>, a-t-il soutenu.
Ces investissements, dira-t-il, peuvent concerner principalement la mise en place d’unités de production aquacoles (alevins et poissons marchands). La production aquacole nationale est évaluée à environ 5.000 tonnes, l’objectif de production affiché est de 150 000 tonnes à l’horizon 2026, soit 225 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, soit 343, 44 millions d’euros.
Selon lui, l’atteinte de cet objectif est assujettie à la fourniture et la satisfaction des besoins en intrants, besoins alevins, 600 000 000 soit un chiffre d’affaires en investissement de 120 milliards de FCFA, soit 183,17 millions d’euros, des besoins en aliments, 2 250 000 tonnes, soit un chiffre d’affaires de 240, 82 milliards de FCFA, soit 367, 58 millions d’euros et la mise en place d’unités de production de produits d’élevage de ruminants à travers des Partenariats Public privé sur les ranches et datations.
Au titre du secteur des eaux, des forêts et de l’environnement, le Ministre a précisé que le pays est résolu à sauvegarder les forêts et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, des réformes importantes seront engagées, notamment l’actualisation du code de l’environnement et du code de l’eau, ainsi que l’application du code forestier.
<< Nous renforcerons également la protection des massifs forestiers existants et mobiliserons des ressources nécessaires à la réhabilitation des forêts et des terres dégradées afin d’atteindre un taux de couverture forestière d’au moins 20 % du territoire national comme indiqué par son Excellence le Président Alassane Ouattara. >>, a-t-il fait savoir.
Au titre des autres secteurs impactant le développement agricole, il a laissé entendre que le développement des secteurs ivoiriens étant conditionné par une bonne synergie avec certains secteurs d’activités clés. De ce fait, le gouvernement s’engage à renforcer sa collaboration avec le Ministère chargé des mines et de l’énergie afin de contribuer à la réduction des impacts négatifs de l’orpaillage clandestin, faciliter l’accès aux énergies, notamment renouvelables afin de permettre aux populations rurales de valoriser leurs productions agricoles.
Avec le Ministère chargé des infrastructures économiques pour améliorer la densité et la qualité des infrastructures routières pour améliorer l’écoulement des produits agricoles vers les marchés. Enfin, avec le Ministère chargé du numérique pour le développement de solutions d’alerte précoce et de surveillance des ressources naturelles, le déploiement d’infrastructures permettant aux agriculteurs de profiter de toute la puissance des outils numériques pour réduire la fracture numérique et favoriser un développement inclusif.
Selon lui, l’atteinte de ces objectifs exige une forte implication de la société civile, des collectivités territoriales, de la communauté scientifique et du secteur privé. Enfin, avec le Ministère chargé du numérique pour le développement de solutions d’alerte précoce et de surveillance des ressources naturelles, le déploiement d’infrastructures permettant aux agriculteurs de profiter de toute la puissance des outils numériques pour réduire la fracture numérique et favoriser un développement inclusif.
Fernand Appia