Une affaire de viol digne d’un film, continue d’alimenter les causeries dans la commune de Dabakala. Avec des rebondissements qui mettent en scène une servante, sa patronne et un agent de la CIE.
Mlle Nicaise, âgée de 19 ans travaille comme servante chez dame Assetou, institutrice dans un village à trois kilomètres de la commune, de Dabakala. Elle a accusé un agent de la Compagnie d’énergie et d’électricité (CEI) de viol. Les faits se seraient déroulés un jour de la mi-décembre 2022 en l’absence de la tutrice qui était en déplacement sur Abidjan. C’est par téléphone que la servante a informé sa patronne. Le présumé violeur, Armand est agent à la CIE (Compagnie ivoirienne d’électricité).
Aussitôt dame Assetou en informe le commissariat de police et dépose une plainte contre le mis en cause. A son retour de voyage, la police met aux arrêts Monsieur Armand et le défère quelques jours plus tard devant le parquet. Il est actuellement à la maison d’arrêt et de correction de Katiola où il attend d’être jugé.
L’affaire fait un grand bruit dans la ville. Armand est fils de Dabakala. Les chefs de village se saisissent de l’affaire. Ils convoquent la jeune fille présumée victime pour mieux comprendre la situation. Et patatras ! Nicaise va se dédire. Visiblement, elle n’était pas informée de ce que le jeune homme qu’elle a accusé de viol avait été déféré. Selon elle, elle avait demandé à sa patronne de « juste effrayer » Armand. Et qu’en réalité, Armand avait promis lui donner de l’argent pour s’acheter des vêtements afin de qu’elle se fasse belle pour les fête de fin d’année. Mais, qu’après avoir couché avec elle, ce dernier aurait refusé d’honorer sa promesse. « Je n’ai jamais porté plainte. Je ne me suis jamais rendue au commissariat. J’ai juste dit à ma tutrice qu’il m’a violée pour qu’elle puisse le réprimander pour lui faire peur. Comme ça, il va me donner l’argent. Sinon, il ne m’a pas violée. Nous sommes ensemble, cela fait trois mois », déclare Nicaise devant les chefs.
Pourtant, interrogée par Adjuwa.net, dame Assetou insiste sur le fait que c’est la jeune fille qui aurait porté plainte contre le mis en cause. Lorsque nous demandons à parler avec Nicaise, la patronne nous en dissuade sous le prétexte qu’elle serait « une menteuse ». Nous décidons alors de l’interroger sur sa relation personnelle avec le mis en cause. Puisque, déjà, dans la ville des rumeurs circulaient sur une relation amoureuse entre le jeune Armand et Dame Assetou. Elle n’aura pas de mal à se mettre à table. Mais, elle minimise cette relation par rapport à l’affaire présente. Elle estime que sa relation amoureuse avec le mis en cause « a pris fin depuis belle lurette ».
En tous les cas, cet aveu de Dame Assetou semble désormais peser dans la balance. Nombre de personne à Dabakala croient qu’il s’agirait d’une vendetta bien orchestrée par l’institutrice qui serait encore en relation avec l’agent de la CIE. Ou qui verrait d’un mauvais œil la nouvelle idylle de son ex.
La servante Nicaise a donc décidé d’écrire au Procureur pour raconter la vérité et demander la libération de son supposé violeur. Le Procureur ne s’est pas encore prononcé.
Fatime Souamée, Correspondante régionale