Le samedi 03 décembre dernier, à Odienné s’est tenue la double cérémonie de lancement des projets de Promotion de l’Emploi Décent (PPED) et d’Insertion des Personnes Vulnérables (PIPV) et la pose de la première pierre de l’agence de la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae). A cette occasion, le ministre gouverneur du district du Denguélé, Gaoussou Touré a dressé sa vision pour le développement de son ressort territorial et s’est également exprimé sur l’opération de révision de la liste électorale dans sa zone.
Comment avez-vous accueilli ces deux importantes activités du Ministère de l’Emploi et de la protection sociale dans votre district?
Je suis heureux en ce jour béni du 03 décembre 2022 en ce sens qu’à l’ouverture de l’agence Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale) d’Odienné, j’ai plaidé pour que la Cgrae (Caisse générale de retraite des agents de l’Etat) puisse venir ouvrir une agence. A ma suite, le ministre a fait la promesse qu’il fera toutes les pressions possibles pour qu’avant la fin de l’année, nous puissions entamer la construction de l’agence Cgrae au niveau du district autonome du Denguélé. C’est chose faite et je ne peux que me réjouir.
Ensuite, les programmes sociaux lancés c’est une aubaine pour le district parce que les problèmes que nous vivons sont les mêmes partout. Il s’agit de créer des emplois et également des richesses dans un district qui est l’un des plus pauvres de la Côte d’Ivoire. Si le Président de la République a pensé à nous en mettant en œuvre ce programme d’autonomisation des jeunes et des femmes nous sommes d’autant heureux.
Vous avez mentionné que le district autonome du Denguélé est le plus pauvre de la Côte d’Ivoire. Pourquoi?
J’ai dit que le district est le plus pauvre de la Côte d’Ivoire parce que sur le plan international il est dit que le pauvre c’est celui qui a moins de 1 dollars/j soit 675Fcfa par jour. Or, selon l’Ins (Institut national de statistique) à Odienné, les ménages ont en moyenne 268 FCFA/j. Cela veut dire que c’est le tiers d’un dollars. Ce n’est plus de la pauvreté, mais il s’agit là d’une extrême pauvreté. Nous comptons donc mettre tous nos efforts pour juguler cette situation. Je voudrais dire à l’ensemble des populations que certes, le Président de la République m’a nommé ministre gouverneur, mais nous devons avoir la tête sur les épaules pour savoir que chacun doit apporter sa contribution. Ainsi, le bonheur que nous voulons en 2030 sera possible.
Quelles sont vos priorités pour contribuer au développement de votre district?
C’est un ensemble de projets qui sont menés pour que l’extrême pauvreté qui sévit ici, nous puissions la réduire à sa simple expression. Et au niveau du district, l’agriculture et l’élevage vont nous permettre de créer suffisamment d’emplois et de richesses. Par exemple, au niveau du riz, nous avons plus de 100.000 hectares de plaines et de bafonds. Il n’y a que le Denguele qui a ce potentiel. Pour nous aujourd’hui, il s’agit de tout mettre en œuvre pour qu’avec les partenaires nous puissions faire l’irrigation, la mécanisation et apporter ainsi le soutien qu’il faut à nos jeunes pour qu’il puissent s’intéresser à l’agriculture et s’en sortir. C’est ce qui est différent. Parce qu’avant, concernant l’agriculture traditionnelle, il n’y avait pas grand-chose.
Tous les projets qui ont été mis en œuvre au niveau du pays permettaient aux paysans d’avoir que 0,5 hectares de parcelle à cultiver. En agissant ainsi c’est condamner le paysan à la pauvreté pendant toute sa vie. Quelque soit les engrais et produits qu’on apportera, ceci ne peut pas nourrir sa famille et couvrir en même temps ses besoins. Pour nous, c’est essentiel au niveau du Denguélé. Tous ceux qui viendront et qui voudront travailler avec nous, doivent comprendre que 05 hectares, selon nos études permettent à chaque opérateur de pouvoir s’en sortir. Et dans le riz comme dans les autres produits ce que nous sommes en train de faire, c’est vraiment d’encourager les jeunes et de les installer sur les superficies pour qu’il n’y ait pas de problème foncier comme nous le constatons ailleurs. Parce que chez nous la terre appartient à des propriétaires terriens qui sont des individus et des familles qu’il faut consulter.
Aujourd’hui notre programme est d’installer les bénéficiaires dans chaque village où nous allons mettre des blocs de 250 hectares. De sorte à mettre les jeunes en coopérative de 50 personnes. Ce qui permet de créer un environnement propice et leur apporter à notre niveau tout ce qui est intrants pour qu’effectivement ils puissent s’en sortir. Il faut noter également que dans la première campagne, nous allons faire du riz et dans la seconde le soja. Aujourd’hui le produit de soja est devenu très important. La Côte d’Ivoire importe la presque totalité de ses besoins à l’étranger. L’Ukraine est venu nous démontrer que tout ce dont nous avons besoin nous devons tout mettre en œuvre pour le produire chez nous. Et je pense que le district du Denguélé a un rôle important à jouer et notre credo c’est de faire en sorte que le district soit le premier de la Côte d’Ivoire. Afin que d’ici 2030, il soit classé parmi les plus riches de la Côte d’Ivoire avec une exploitation rationnelle de l’immense potentiel constaté dans les différents secteurs d’activités.
Quels sont vos rapports avec les cadres de la région?
Nous avons de très bons rapports. En dépit de quelques petites dissensions qui sont compréhensibles. Nous devons faire en sorte de dépasser tout ceci et c’est l’union qui nous rendra forts. D’autant plus que le Président de la République est issu de notre région, c’est une fierté pour nous et nous adressons toutes les prières pour qu’il réussisse sa mission à la tête de l’État.
Un mot sur l’opération de révision de la liste électorale qui bat son plein en ce moment.
Depuis le 20 novembre 2022, je suis présent pour faire la sensibilisation au niveau de l’ensemble de la zone. Au début c’était timide mais il a fallu que nous expliquions le bien-fondé de l’opération et aujourd’hui elle a bien démarré. Nous avons bon espoir que les objectifs que le parti a fixé soient atteints et même dépassés.
Interview réalisé par Assamoa Agnero