Le mercredi 17 juillet 2024, la gendarmerie de Katiola sur saisine des organisations de défense des droits de l’homme ont fait une grosse prise dans le réseau des proxénètes de la région du Hambol (Katiola, 55 kilomètres de Bouaké) au nord de la Côte d’Ivoire. Plusieurs filles, des « mama » et des managers ont été interpellés.
La région du Hambol dont le chef-lieu est la ville de Katiola, 55 kilomètres de Bouaké, a commencé à devenir un lieu privilégié de la prostitution avec son corollaire de trafic de drogue et autres actes de banditisme. Il était donc temps que cela cesse. Le mercredi 17 juillet 2024 restera à jamais marqué dans les esprits. Ce jour-là, l’une des femmes, cerveaux du business de la traite humaine, que nous appellerons TH, l’enquête étant toujours en cours, a été interpellée avec plusieurs de ses complices par la gendarmerie de la ville de Katiola.
Tout est parti d’une jeune fille, Antou (nom que nous lui donnons) originaire du Nigéria. Il faut d’ailleurs préciser que la plupart des bourreaux et des victimes interpellés seraient originaires du Nigéria. En effet, selon le témoignage de Antou, une certaine Big Mama, résidant au Nigéria ferait croire aux parents là-bas qu’elle pouvait trouver du travail à leurs filles en Côte d’Ivoire. C’est une fois arrivée au pays d’Houphouët-Boigny que chacune des filles se rend compte que l’eldorado promis n’était que l’enfer de la prostitution. Prises au piège, elles n’ont plus le choix, avec surtout, la barrière de la langue.
Mais, plutôt que de baisser les bras et de se résoudre à la pratique du plus vieux métier du monde auquel voulait coûte que coûte l’astreindre sa tutrice TH, Antou, elle a réussi, après plusieurs tentatives, à s’échappée de la maison de la proxénète. Un soir, le 13 juillet 2024, errant dans les rues du quartier Dimbekaha, elle prend le risque de s’agripper à un agent de la police municipale de Katiola en faction. Ce dernier la conduit auprès de la présidente de la Croix rouge qui, à son tour, va saisir la Commission nationale des droits de l’homme dont un bureau est installé dans la région.
Voici comment la gendarmerie est informée et prendra les choses en main pour interpeller plusieurs filles et TH, leur tutrice, ainsi que d’autres intermédiaires. Toutes sont passées aux aveux et ont expliqué le mode opératoire qui commence par Big Mama qui vit au Nigéria. Elle convainc les parents, fait venir les filles en Côte d’Ivoire. Une fois sur place, ici, elle les confie à d’autres Mama telles que TH. Le tout moyennant des sous.
A Katiola, le « service » se monnayait à 5000 fCfa. Leur lieu de prédilection, en face du maquis Bofor tous les soirs à partir de 19 heures. Les filles étaient âgées à peine de 18 ans. A l’origine, Big Mama avait promis un travail d’aide-soignante à Antou, une fois en Côte d’Ivoire. Hélas !
Coulibaly Djémé, Correspondante régionale