61 ans après sa mort horrible, Patrice Emery Lumumba bénéficie de funérailles grandioses et solennelles de la part des autorités belges et congolaises (République Démocratique du Congo), depuis la venue de sa dépouille le mercredi 22 juin 2022 sur ses terres le Congo Kinshasa.
Cette situation survient deux jours après que, les autorités de la Belgique restituent à la République Démocratique du Congo (RDC) une dent de Lumumba que ses bourreaux conservaient jusque-là. Seul reste de l’ancien Premier Ministre.
« Monsieur le Premier Ministre », la police nationale et les forces armées de RDC « sont rangées pour vous rendre les hommages à l’occasion de votre retour au village natal », a déclaré un policier devant le cercueil de Lumumba à son arrivée.
Rappelons que Patrice Emery Lumumba fut une figure de proue pour l’indépendance du Congo belge. Né le 2 juillet dans le village d’Onalua en 1925, Patrice Lumumba s’est montré très tôt hostile à la pénétration coloniale dans son pays. On se souvient encore du discours qu’il tient en janvier 1959 qui lui vaut son assassinat, 2 ans plus tard.
« Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des « nègres ». Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même. (…) Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’injustice, d’oppression et d’exploitation. Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut: tout cela est désormais fini. »
Depuis que Lumumba avait été lâchement assassiné en 1961 par les « émissaires » du roi belge, Léopold II, il n’avait pas reçu d’hommage.
C’est la première fois que des funérailles solennelles lui sont organisées après plus de 60 ans. Une première dans l’histoire de l’humanité.
Amédée GBAZO