Le mercredi 12 avril 2023, la radio Pulsar de Katiola était très enflammée. Une table ronde animée par Mme Asseman, directrice de l’ONG FEMME EN DETRESSE, chargée des questions de droits de l’homme et des violences basées sur le genre (VBG) et monsieur Kanté Dramane, président de la Commission des droits de l’homme, ont dépeint un tableau assez sombre des violences que vivent les femmes dans les foyers à Katiola, dans le Hambol et en Côte d’Ivoire, général.
Faisant le bilan des Violences Basées sur le Genre au cours de l’année 2022, Mme Asseman a indiqué que 533 femmes ont été victimes de viol, de violences physiques, de déni de ressources et de violence psychologiques. Concernant les femmes battues, 49 cas ont été enregistrés. Ainsi que 286 cas de violences psychologiques. Des chiffres que la bonne dame jugent bas si l’on tient compte de la réalité du terrain dans le hambol. « Si nous intervenons, ce jour, sur les ententes de cette radio, c’est dire que l’heure est grave. Plusieurs femmes sont décédées suite à des violences perpétrées par leur conjoint. Mais les seules responsables sont les femmes elles-mêmes qui se taisent quand elles sont battues. Nous sommes ici pour leur dire d’arrêter d’avoir peur et de dénoncer les violences à leur égard. La loi les protège », a-t-elle interpellé.
A son tour, le président de la Commission Régionale des Droits de l’Homme a fait savoir que les auteurs de violences conjugales peuvent encourir des peines allant de 5 à 20 ans de prison plus des amendes, en fonction de la gravité des faits. Et qu’au vu des conséquences dévastatrices de ces violences contre les femmes, « il est plus que nécessaire de sensibiliser les femmes et les jeunes filles de la région du Hambol sur ce phénomène ».
Se prononçant sur les causes des chiffres alarmants de cas de violences basées sur le genre, les invités de la radio Pulsar ont pointé du doigt le complexe d’infériorité que développent les femmes, les pesanteurs culturelles, le déficit d’autonomisation des femmes. Et les conséquences sont encore plus révoltantes. Mme Asseman a cité, entre autre, les cas de décès, de souffrance émotionnelle, de stress post-traumatique, de détérioration de l’état de santé de la victime, d’altération de la relation avec les enfants. Au niveau des enfants, le constat est que les enfants vivent dans un climat de traumatisme qui les emmène à vivre se replier sur eux-mêmes.
Face à cette situation, elle a lancé un appel à l’endroit des femmes ; les invitant à dénoncer toutes les formes de violences basées sur le genre dont elles sont victimes.
Serge NDRIN