Les tarifs de passage au péage de l’autoroute Abidjan-Bassam ont été fixés et cela ne recueille pas l’assentiment de tous. Des voix se sont élevées pour dénoncer ces mesures qui ne participent pas selon elles de la lutte contre la vie chère. Nous vous proposons cette analyse de notre critique Idriss Dagnogo.
La Côte d’Ivoire a vite compris que la route précède et soutient le développement. Raison pour laquelle, elle s’est dotée d’un réseau routier conséquent dès son accession à l’indépendance. Elle a aujourd’hui environ 82 mille km de route dont 6,5 mille km bitumés, 300 km d’autoroutes et 75 mille Km route en terre. En effet, soucieuse de rétablir un réseau routier en dégradation continue et accélérée à cause de la récession économique de la décennie 1980-1990, la Côte d’Ivoire a entrepris des réformes dans le domaine routier. Il faut noter que cette récession économique a fortement perturbé l’économie ivoirienne, et particulièrement le secteur des infrastructures routières. Face à cette situation, elle s’est trouvée forcée de réduire progressivement et considérablement, les dotations budgétaires publiques consacrées à l’entretien de son réseau routier. Elle a, par voie de conséquence, assisté, impuissante à la dégradation de son important patrimoine routier. À cet égard, dans le processus de la réforme, elle a procédé par décret N° 2001 – 593 du 19 septembre 2001 à la création du Fonds d’Entretien Routier (FER).
En effet, le FER a pour mission d’assurer le financement des prestations relatives aux études et aux travaux d’entretien courant et périodiques du réseau routier. Cet organisme étatique est séparé et situé en dehors du cadre budgétaire général de l’administration centrale. Il est financé en partie par des redevances d’usage notamment les taxes sur le carburant appelé Taxe Spécifique Unique (TSU), Les vignettes Auto, Patente et License de transport, Péage autoroute et Pesage etc.
Le péage de l’autoroute Abidjan – Bassam est ouvert aujourd’hui Vendredi 24 juin 2022 aux usagers de la route. Les véhicules légers, qui sont répertoriés dans la catégorie Classe 1 devront s’acquitter de la somme de 1000 FCFA au poste de péage, ceux de la catégorie Intermédiaire, 1 500 FCFA et les poids lourds et autocars à deux essieux, 2 500 FCFA. Les poids lourds, autocars et véhicules de 3 essieux et plus devront payer la somme de 3 500 francs. Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer ce coût élevé eu égard à la cherté de la vie qui étreint le monde et particulièrement les africains.
Par ailleurs, ce qu’il faut savoir, c’est que le péage de Grand Bassam a pour objectif principal de fournir des moyens financiers à l’exploitant de l’infrastructure pour qu’il puisse couvrir les investissements effectués et éventuellement développer le réseau de voiries. Les recettes récoltées servent à financer l’entretien de la voirie et les investissements pour la mise en place de nouvelles infrastructures routières. En revanche, le niveau de prix de ces péages est le plus souvent sujet de débat. Si les dépenses affectées à la remise en état des routes sont actualisées au taux de rentabilité des fonds investis un calcul économique tout à fait classique pourrait bien justifier les tarifs.
La fédération des associations des consommateurs évoque la prise de décision unilatérale du FER et du ministère sans s’en référer aux partenaires sociaux.
Nous pensons qu’il y a une disproportionnalité du coût du péage pour les usagers de la route. Il faudrait une modulation des tarifs. Il y a des personnes qui sont absolument dépendantes de la voiture qui payent exactement le même prix que les personnes qui l’utilisent pour leurs loisirs. Il serait judicieux qu’un abonnement réducteur soit proposé aux personnes dépendantes de la voiture.
Idriss DAGNOGO