Il est à peine 7 heures ce vendredi 8 mars 2024. Un jour qui marque la journée internationale de la femme. Les braves femmes sont déjà en place sous leur différent préau.
Au milieu du jus de manioc pratiquement frelaté, les tailleuses de manioc n’attendent que leurs tas pour commencer le travail. C’est aux environs de 8 heures 30 que les petits camions appelés »Bachés » arrivent à Abobodoumé là où plus d’une cinquantaine de femmes attendent leurs stocks du jour.
Dame Jeannette et sa fille sont servies. Elles s’installent sous le hangar munies d’un couteau chacune, le travail peu commencer. Pendant qu’elles sont en plein dans le travail, elle raconte leur quotidien. « Je fais ce travail depuis plus de 10 ans. C’est avec la production de l’attiéké que je nourri ma famille. Le jour mes enfants ne vont pas à l’école, les filles viennent m’aider. Ma mère faisait cela. Aujourd’hui j’ai pris la relève. En toutes les femmes ici nous nous entendons très bien », a-t-elle témoigné.
Dame Jeannette a profité pour exprimer sa reconnaissance à la mairie de Yopougon qui a construit de nouveaux préaux pour agrandir l’espace de travail. Cependant, elle déplore le côté très insalubre de leur lieu de travail. « Nous sommes obligés de travailler dans des conditions un peu difficile. Il n’y a pas de système d’évacuation. L’eau sale stagne là et produit des odeurs fortes. Nous demandons aux autorités municipales d’aller encore plus loin dans leur entreprise. »,supplie-t-elle.
Dame Lucie Tchimou assise seule à côté de son stock de manioc, taille les tubercules de l’un après l’autre. Elle estime que s’occuper à fabriquer l’attiéké toute la journée est une saine occupation pour elle. » Je viens ici tôt le matin pour chercher du travail. Je suis payé par tas de manioc au pris de 2000 Francs CFA. Plus je taille vite, je suis capable de me faire plusieurs tas de manioc par jour. Je rentre parfois avec 5000 mille francs CFA. C’est une bonne recette journalière. Je préfère cela que de me prostituer. Je nourris ma petite famille avec ce travail. Nous prions Dieu chaque jour d’avoir quelque chose à faire. », déclare-t-elle.
Juste à côté, se trouve une machine à broyer. Une fois les tubercules de manioc sont taillés, les quelques jeunes gens présents sur les lieux, aident les femmes à aller faire broyer leur stock. Inoussa Sawadogo, propriétaire de la broyeuse a ses conditions. » Une bassine remplie de manioc est broyée à 200 francs CFA. C’est un pris pour aider ces femmes. Nous travaillons ensemble il y a longtemps. On se connaît. Avec les femmes, ça va. C’est la nuit que le travail de broyage commence. Puisque leur journée est consacrée à tailler le manioc. »
Les femmes d’Abobodoumé, productrices d’attiéké se lèvent très tôt. Et partent tardivement à la maison. Grâce à elles la commune de Yopougon et pratiquement une partie du district d’Abidjan est fournie en attiéké. La municipalité de Yopougon devra se pencher plus sur leur condition de travail pour un rendement meilleur. Les dames productrices lancent également un appel aux personnes de bonnes volontés à les soutenir par des dons de machines à broyeuses modernes. « Nous demandons de l’aide. Si nous devons produire plus, il ne faut une machine broyeuse modernes. Nous craignons aussi que le district d’Abidjan nous enlève ici. Si cela est fait nous ne savons plus où aller. « ,plaide Mme Bohoussou.
Parfait ZIO