A l’instar des autres Etats membres de l’OMS, la Côte d’Ivoire a célébré la 15ème journée mondiale de lutte contre le paludisme sous le thème « Exploiter l’innovation pour réduire le fardeau du paludisme et sauver des vies ».
La ville de Dabou (environ 50 km au sud d’Abidjan), chef-lieu de la région administrative des Grands-Ponts, a abrité la cérémonie officielle commémorative qui a regroupé autour du Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture maladie universelle, le Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire à travers les présences de l’OMS et de l’UNICEF, le Gouvernement américain à travers la représentante de l’Ambassadeur des Etats unis, par ailleurs Directrice pays de l’USAID, et le Gouvernement français à travers la présence de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire.
Le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Jean Marie Vianny YAMEOGO a profité de cette tribune pour inviter les gouvernants à renouveler l’engagement politique et poursuivre les investissements dans la prévention et la lutte contre le paludisme.
En délivrant le message de la Directrice régionale pour l’Afrique, le Dr Jean Marie Vianny YAMEOGO a appelé à l’union sacrée pour lutter efficacement contre le paludisme. Il a demandé « aux responsables politiques et administratifs, au personnel de santé, à tous les partenaires au développement engagés dans la lutte contre le paludisme et à l’ensemble des communautés » à travailler en étroite collaboration pour faire progresser tous les pays sur la voie de l’élimination, tout en contribuant à la réalisation des autres objectifs de développement durable. « Ensemble, nous pouvons accélérer nos efforts pour parvenir à une Afrique sans paludisme », a-t-il souligné.
L’OMS estime que la lutte contre le paludisme va au-delà des interventions médicales et technologiques. « C’est pourquoi, la lutte doit conduire au développement de stratégies et d’approches globales, multi et intersectorielle avec un engagement manifeste de la société, car le paludisme affecte les ménages et les communautés, et donc ces communautés doivent jouer un rôle actif dans la lutte contre cette maladie », a dit le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire.
A travers cette célébration, la Côte d’Ivoire maintient le cap sur son objectif d’éradiquer le paludisme d’ici 2030. Perçue comme bénigne, parce que trop familière, le paludisme tue chaque jour en Côte d’Ivoire, quatre personnes, dont trois enfants de moins de cinq ans. Selon le Ministre de la santé, Pierre N’Gou DIMBA, « le nombre de décès dus au paludisme est passé de 3222 en 2017 à 1316 en 2020. Soit un taux de mortalité en baisse d’environ 50% ». « En dépit de cette régression, le paludisme reste un défi majeur de santé publique, car il demeure la première cause des consultations dans les formations sanitaires du pays ».
Le Ministre de la santé a également rappelé les interventions à haut impact mise en œuvre dans le pays, à savoir la prise en charge gratuite des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes, la distribution gratuite des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action, la pulvérisation intra-domiciliaire avec des produits à effet rémanent ainsi que l’acquisition de médicaments pour le traitement des patients. « Toutes ces actions sont soutenues par le financement du gouvernement américain qui s’élève à près de 13 milliards de FCFA chaque année », a-t-il souligné.
Le Ministre Pierre DIMBA a annoncé l’adoption de deux nouvelles stratégies innovantes de lutte contre le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, à savoir l’intégration de la chimioprophylaxie et le traitement préventif intermittent (TPIN) chez le nourrisson. Il a enfin émis l’espoir que « la Côte d’Ivoire sera éligible pour le vaccin contre le paludisme », ce qui marquera un tournant décisif dans la lutte contre cette maladie.
Sercom